Algérie: les Arabes entrés via l’Afrique subsaharienne seront systématiquement jetés dans le désert

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Le 02/01/2019 à 16h43

Alger annonce qu’elle refoulera systématiquement Syriens, Palestiniens, Yéménites et autres arabes qui rentreront sur son territoire à partir des pays voisins du Sud (Niger et Mali). Les autorités algériennes tentent de justifier cette décision très critiquée qui touche des populations en détresse.

Après l’expulsion des migrants syriens, palestiniens et yéménites par les autorités algériennes vers le Niger, et la condamnation de cette pratique par la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) et d’autres ONG, les autorités algériennes réagissent en affichant leur fermeté.

Elles ont ainsi décidé d’expulser systématiquement tous les migrants arabes qui accèdent au territoire algérien à partir du Niger ou du Mali.

Pour rappel, Alger expulsé entre le 25 et le 26 décembre dernier des migrants syriens, palestiniens et yéménites qui étaient entrées illégalement sur son territoire en septembre dernier. Le groupe des expulsés comprenait des enfants et des femmes, dont certaines sont enceintes, selon la LADDH, qui considère cette expulsion comme une «violation délibérée de la Convention de Genève sur les réfugiés ratifiée par l’Algérie».

Une décision qui a provoqué l’indignation d'autres ONG de défense des droits de l’homme qui expliquent que ces migrants sont en situation de détresse.

Selon les autorités algériennes, ces expulsons se justifient du fait que l’arrivée des migrants arabes est source de risque d’insécurité. Ainsi, selon TSA, qui cite une source sécuritaire, Alger craint qu’Agadez, ville nigérienne située au nord à la frontière algérienne, ne se transforme en «une route migratoire empruntée par les djihadistes syriens venant principalement d’Alep». Et la même source annonce que ces «migrants sont escortés par des groupes armés».

Des accusations qui ne sont pas sans rappeler celles qui ont été fournies pour justifier l’expulsion des Subsahariens. On se rappelle des propos de Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme, et surtout conseiller du président Abdelaziz Bouteflika, qui avait justifié les expulsions de Subsahariens à cause du «risque de propagation du sida ainsi que d’autres maladies sexuellement transmissibles».

Des déclarations similaires à celles de l’actuel Premier ministre Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet du président Bouteflika d’alors, qui avait justifié son hostilité aux migrants subsahariens en expliquant que «ces étrangers en séjour irrégulier amènent le crime, la drogue et plusieurs autres fléaux». Certains n’ont pas hésité à accuser ces migrants d’espions à la solde d’Israë. Rien que ça.

Par Karim Zeidane
Le 02/01/2019 à 16h43