Le gouvernement algérien a voulu faciliter la couverture des manifestations contre la prolongation du mandat de Bouteflika aux journalistes étrangers, en octroyant des accréditations et des visas aux médias étrangers, notamment français. Le but étant de donner du crédit à la transition qu'elle souhaite. Cependant, les journalistes de la chaîne française TF1, qui avaient fait le déplacement à Alger pour couvrir les manifestations de vendredi 22 mars, n’ont pas eu la tâche facile.
Le journaliste et le caméraman accrédités par les autorités algériennes pour filmer les manifestations ont été pris en partie par les manifestants.
Selon certains témoins, les manifestants voulaient surtout montrer leur mécontentement vis-à-vis de la position des autorités françaises face aux évènements qui se déroulent en Algérie. Certains témoins ont souligné que des manifestants scandaient «Macron dégage». Les manifestnts voulaient montrer leur opposition à toute ingérance extérieure.
A travers cette décision de refouler les journalistes de la première chaîne française, les manifestants réagissent contre ce qu’ils considèrent comme un soutien du gouvernement français au président Abdelaziz Bouteflika lors de l’annonce du report des élections présidentielles.
Il faut rappeler que depuis la manifestation du 22 février, aucune chaîne française n’a été autorisée à filmer les manifestations en Algérie.
C’est peut-être face à ce mécontentement que le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves le Drian a exprimé ce vendredi l’admiration de la France pour le mouvement populaire pacifique en Algérie. «Nous regardons avec attention tout ce qui se passe (en Algérie). La force de ce mouvement démocratique et puis et surtout le civisme de ces manifestations, avec un peu d’admiration», a déclaré Jean-Yves le Drian sur BFMTV.
Il faut aussi noter que la décision des autorités algériennes d’accorder des accréditation et de délivrer des visas aux journalistes étrangers émane de Ramtane Lamamra, vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères. A travers cette décision, qui cible particulièrement les média français, il cherche visiblement à donner du crédit au processus de transition que le pouvoir algérien essaye d’enclencher. Une transition que les manifestations de ces deux derniers vendredis ont définitivement enterrées.