En attendant de savoir ce qu'il adviendra des dignitaires du régime algérien, certains sont déjà en train de trinquer. Et parmi ceux-là, Ahmed Ouyahia. En effet, celui qui a été le Premier ministre de l'Algérie à trois reprises, sous les mandats successifs de Bouteflika vient de se voir notifier l'interdicion formelle de quitter le territoire.
Ouyahia voulait quitter discrètement l'Algérie, mais il a été refoulé à la frontière. En effet, vendredi 22 mars dernier, c'est à bord d'une Mercedes qu'il s'est présenté au port d'Alger pour se rendre à Alicante dans la Costa Del Sol en Espagne.
Des hommes en civil, n'appartenant pas à la police des frontières et qui seraient probablement des agents des services secrets algériens l'ont alors empêché d'embarquer. C'est d'ailleurs à ce moment précis qu'on lui aurait signifié son interdiction de quitter le territoire.
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Selon la presse, cette interdiction a pour but d'y voir plus clair sur l'accusation portée contre lui et révélée par Amar Saâdani, l'ex-secrétaire général du Front de libération nationale (FLN).
Dans une interviex au site Tout sur l'Algérie, Amar Saâdani affirme que Ahmed Ouyahia est l'auteur des lettres attribuées à Bouteflika.
Si cette information est avérée, cela l'exposerait, de fait, à des poursuites sur de graves chefs d'accusation: faux et usage de faux, usurpation d'identité, etc.
Il convient également de noter que les médias algériens avaient révélé la mise en vente de la villa d'ouyahia, estimée à 500 millions de dinars algériens, soit 3,70 millions de dollars US au cours officiel actuel.
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Ouyahia avait naturellement démenti. Cependant, le fait de quitter le pays par voie maritime et avec sa propre voiture laisse à penser qu'il voulait emporter avec lui un encombrant colis.
Quoi qu'il en soit, dans ce contexte de fin de règne, même si personne n'a rien à lui reprocher directement, le futur successeur de Bouteflika ne verra pas d'un bon oeil qu'un cacique du futur ancien régime, de la trempe de Ahmed Ouyahia, ait réussi à quitter le pays incognito.
En effet, pour avoir été Premier ministre durant de longues années, il est sans doute aussi comptable que Bouteflika lui-même sur la gestion de l'Etat durant les vingt dernières années.
Souligbnons enfin que cette interdiction de quitter le territoire concerne aussi une centaine de personnalités, dont des dignitaires du régime, mais aussi des hommes d'affaires, à l'instar de Ali Haddad.