Alors que l'enterrement d'Abassi Madani, le leader en exil du front islamique du Salut (FIS -dissous) était prévu pour ce vendredi dans sa terre natale, en Algérie, les autorités ont décidé de le reporter d'une journée.
La raison principale de ce report réside dans la nécessité d'éviter tout risque de débordement, le vendredi étant la journée consacrée aux manifestations de contestation contre le système en place, depuis à présent dix semaines.
D'une part, le vendredi 26 avril correspond au deuxième rendez-vous que se donnent des millions de manifestants algériens dans la rue.
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D'autre part, les islamistes algériens, malgré leur défaite militaire, restent très présents dans le pays, où il contrôle des pans entiers de l'économie souterraine.
La mort de Abassi Madani pourrait être un prétexte pour réoccuper le terrain politique, dans cette période trouble que traverse l'Algérie depuis le 22 février 2019.
Pour rappel, Abbassi Madani était originaire de Sidi Okba, dans la wilaya de Biskra, dont le chef-lieu se trouve à 400 km au sud-est d'Alger. Il fut l’un des fondateurs du Front islamique du salut, parti à l’origine de la décennie noire en Algérie.
En effet, sa large victoire aux élections de 1993 avait été contestée par les militaires qui ont décidé de confisquer le pouvoir.
Abbassi Madani avait été incarcéré le 30 juin 1991 à la prison de Blida, et condamné par la cour militaire de Blida à douze ans de prison le 15 juillet 1992.
Il avait quitté le pays en 2003, quelques jours après sa libération par Abdelaziz Bouteflika.
Depuis, Abbassi Madani a vécu en Arabie Saoudite, en Malaisie puis au Qatar.