Patron du n°1 privé du BTP en Algérie et bénéficiaire de gigantesques contrats publics, Ali Haddad a été arrêté à la fin du moi de mars dernier à la frontière avec la Tunisie, en possession de deux passeports et de devises non déclarées, et ce, quelques jours avant la démission, après 20 ans au pouvoir, de Abdelaziz Bouteflika, confronté à un mouvement de contestation inédit.
Ali Haddad est la première personnalité de l'entourage de l'ex-président à être condamné depuis le départ de Abdelaziz Bouteflika.
La justice algérienne a entre-temps ouvert une série d'enquêtes visant plusieurs oligarques, pour des faits de corruption, et placé en détention préventive plusieurs influents hommes d'affaires et d'ex-responsables politiques. Ali Haddad est également visé par ces enquêtes, selon son avocat.
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"Condamnation de Ali Haddad à six mois de prison ferme" pour l'"obtention injustifiée de documents administratifs", ainsi qu'à "50.000 dinars (environ 370 euros) d'amende, retrait de ses passeports et confiscation de l'argent" saisi lors de son arrestation, indique ce lundi un bandeau défilant de l'ENTV, chaîne de télévision nationale.
Le tribunal n'a donc pas suivi le Parquet, qui avait requis 18 mois de prison pour "faux et usage de faux" contre Ali Haddad.
Son co-accusé dans cette affaire, Hassan Boualem, directeur des titres et documents sécurisés au ministère de l'Intérieur à l'époque, où en 2016, il a délivré son second passeport à l'ex-patron des patrons, a été quant à lui condamné à deux mois de prison avec sursis et à 20.000 dinars d'amende.
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Ali Haddad avait affirmé à l'audience avoir obtenu son second passeport légalement, après avoir sollicité l'intervention de Abdelmalek Sellal, alors Premier ministre, et, depuis, placé en détention préventive dans une enquête concernant la "dilapidation de deniers publics, des abus de fonctions et des octrois de privilèges injustifiés", dans le cadre de la passation de marchés publics.
Devant le juge, Hassan Boualem a indiqué avoir délivré le second passeport sur ordre de sa hiérarchie, Abdelmalek Sellal puis Noureddine Bedoui, alors ministre de l'Intérieur, et désormais aujourd'hui Premier ministre par intérim, ainsi que du secrétaire général du ministère de l'Intérieur, Hocine Mazouz, lesquels n'ont pas été inquiétés par la justice.