«Je soutiens la dictature qui me permet de sauvegarder mes valeurs. Je suis avec cette dictature qui sauvegarde ”Lokhére” [littéralement le ”machin”, Ndlr]».
C’est en ces termes, dans une vidéo du site d'informations El Bilad, qu’une des invitées au Panel pour un dialogue national voulu par Ahmed Gaïd Salah, une femme par ailleurs membre éminente de la société civile algérienne, s’est exprimée et a répondu à l’appel que lui avait lancé cette instance de médiation que dirige Karim Younes.
Lire aussi : Algérie: les nouveaux signes qui prouvent que la dictature est bien installée
Pour justifier son curieux penchant pour la dictature, cette femme d'un jeune âge explique en substance que «quand on marche dans la rue, on ne reconnaît plus l’homme de la femme. Où va-t-on?», tout en ajoutant que «la liberté nous a causé du tort et c’est pour ça que je suis avec la dictature qui me permet de sauvegarder mes valeurs».
Ce dérapage très inquiétant de ce membre connu de la société civile n'est pourtant pas un cas isolé. C'est là le résultat d'une intense propagande menée par le régime, qui souhaite imposer une nouvelle dictature aux Algériens.
Ce discours se place très nettement à contre-courant des slogans scandés depuis le 22 février dernier par des millions de manifestants qui aspirent à la liberté, après 20 ans de régime du clan Bouteflika.
Il est en effet manifeste que les Algériens, qui crient leur ras-le-bol devant la dictature que tente de leur imposer l’homme fort du pays, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée, veulent vivre libres.