"Notre marche est pacifique, nos revendications sont légitimes", scandent les manifestants devant des forces de l'ordre qui observent sans intervenir.
Leur rassemblement a débuté une heure environ avant le départ prévu du cortège, pour réclamer "une période de transition" afin de démanteler le système qui dirige l'Algérie depuis son indépendance en 1962.
Jeudi, les tribunaux à travers le pays ont, de manière inattendue, remis en liberté 76 personnes -en attente de procès ou déjà condamnées-, emprisonnées dans le cadre du "Hirak", le "mouvement" populaire de contestation du régime né le 22 février.
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Réclamée en vain depuis des mois par le "Hirak", cette mesure perçue comme un geste d'apaisement a précédé l'annonce dans la soirée du premier gouvernement du nouveau président Tebboune, deux semaines jour pour jour après son entrée en fonctions.
Tebboune a été élu le 12 décembre, sur fond d'abstention record, lors d'un scrutin imposé par le pouvoir malgré l'opposition de la contestation, qui a dénoncé une manoeuvre du "système" au pouvoir, pour se régénérer.
"On n'accepte pas ce gouvernement, il est illégitime comme le président qui l'a nommé, c'est un prolongement de l'ère (du président déchu Abdelaziz) Bouteflika", contraint par le "Hirak" à la démission en avril, s'insurge Mohand Areazki, 55 ans.
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Narimene, 27 ans, espérait "un gouvernement de jeunes, comme promis par le président, et voilà que nous retrouvons des anciennes figures du +système+". "On prend les mêmes et on recommence: pas de changement, le Hirak continue", dit-elle.
Plus d'un tiers (11) des 28 ministres de plein exercice du nouveau gouvernement appartenaient à l'équipe sortante, nommée par le président Bouteflika le 31 mars, deux jours avant sa démission, ou ont déjà été ministres durant ses 20 ans de présidence.
"Il y a des signaux favorables comme la libération des détenus, bien qu'ils n'auraient jamais dû être en prison", admet Aymen, 37 ans. "Et quelques membres du gouvernement sont vraiment bien" comme le ministre de l'Industrie Ferhat Aït Ali Braham, un économiste qui a "critiqué les politiques de Bouteflika".
"Mais le Hirak doit continuer à faire pression pour arriver à changer le système", poursuit-il.