Les choses bougent en Algérie depuis le décès du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah. Après la libération de certains manifestants, la liberté retrouvée par l’oligarque Issab Rebrab, l’homme le plus riche du Maghreb, après 8 mois de détention préventive, c’est le Moudjahid Lakhdar Bouregaâ qui vient de retrouver la liberté.
Lakhdar Bouregaâ, arrêté et emprisonné depuis le 29 juin 2019 à la prison d’El Harrach, dans la banlieue d’Alger, a été libéré ce jeudi 2 janvier 2020. Membre fondateur du Front des forces socialistes (FFS), activiste politique, opposant aux différents régimes algériens et soutien du mouvement populaire à l’origine de la démission de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, ce Moudjahid a été arrêté et emprisonné à cause de ses prises de ses positions répétées contre la politique menée par le défunt général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah.
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Agé de 86 ans, le Moudjahid a vu son état de santé gravement se détériorer depuis son incarcération.
Les circonstances de sa libération, après 6 mois de détention provisoire, ne sont pas encore connues. Il avait été arrêté et emprisonné pour «outrage à corps constitué et atteinte au moral de l’armée». En réalité, il avait commis l’«erreur» de critiquer ouvertement l’ancien homme fort de l'Algérie, Ahmed Gaïd Salah. Son arrestation avait indigné les Algériens.
Outre la libération de Lakhdar Bouregaâ, le général-major à la retraite Hocine Benhadid a lui aussi bénéficié, depuis une dizaine de jour d'une évacuation dans un hôpital.
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Agé de 76 ans, ce général-major à la retraite a vu son état fragile se détériorer davantage. Souffrant de plusieurs maladies, Hocine Benhadid a vu sa santé se dégrader suite aux séquelles de deux interventions chirurgicales subies après une fracture consécutive à une chute en prison. Il a subi une troisième intervention chirurgicale et sa situation sanitaire est jugée critique.
Son avocat avait multiplié les avertissements sur la gravité de son état de santé. «Il ne peut plus bouger. Il ne parle plus et ne peut ni se lever ni s’asseoir sans aide», a souligné son avocat.
Conséquence, son procès prévu ce jeudi 2 janvier 2020, au niveau du tribunal de Sidi M’Hamed d’Alger, a été annulé. Benhadid n’a pas pu être transféré du service de l’hôpital Mustapha Bâcha d’Alger vers le tribunal, eu égard à son état de santé.
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Plusieurs organisations et des militants des droits de l’homme n'ont eu de cesse de dénoncer l’arrestation de cet officier supérieur, qu’ils ont jugée «abusive».
Le général-major à la retraite avait été mis en prison après avoir publié une lettre ouverte adressé à Ahmed Gaïd Salah dans le quotidien El Watan, dans laquelle il suggérait des solutions pour une sortie de crise. Il avait alors été accusé d’avoir «affecté le moral des troupes».