Comme c’est le cas depuis le mois de février 2019, les étudiants, soutenus par des citoyens et des membres de la société civile, ont manifesté ce mardi 7 juillet à Alger, mais aussi à Béjaïa et dans plusieurs grandes villes algériennes.
Globalement, on note que ces manifestations estudiantines commencent à perdre de l’ampleur.
L’élection du nouveau président Abdelmadjid Tebboune, le décès de Ahmed Gaïd Salah, et le départ programmé de l’ex-président par intérim Abdelkader Bensalah de la présidence du Sénat, annonçant du même coup le départ du dernier des "3 B" honnis des Algériens -les deux autres étant Abdelaziz Bouteflika et Noureddine Bédoui- tendent à réduire les tensions.
Pour ce 46e mardi consécutif de manifestations, les étudiants ont maintenu leurs revendications et demandé un «Etat civil, pas militaire», au cri de «Silmya!» («Pacifique!»), montrant une fois de plus leur volonté de non-violence dans leurs revendications pour un Etat de droit.
Ensuite, la libération de nombreux détenus d’opinions, qui a été l'une des revendications du mouvement populaire au cours de ces dernières semaines, a certainement apaisé la colère de certains manifestants, qui préfèrent désormais attendre la suite des évènements.
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De plus, le mouvement s’est entre-temps quelque peu fissuré, depuis l’annonce par le nouveau président algérien, Abdelmadjid Tebboune, d’un dialogue avec des représentants du mouvement populaire.
Une main tendue que certains partis politiques et activistes n’ont pas snobée, et appellent désormais à un dialogue avec le pouvoir.
Une chose est sûre, le régime, qui a toujours misé sur la carte de l’essoufflement de ce mouvement, et ce, sans avoir jamais recouru à la force, sera le grand gagnant de cette baisse de vigueur du mouvement populaire.
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A lui désormais de proposer un dialogue et une alternative crédible au système dénoncé par les manifestants depuis le 22 février 2019.
Toutefois, au vu du premier gouvernement mis en place, marqué par de nombreux ministres estampillés de l'ère Bouteflika, ainsi que le recyclage annoncé d’autres anciens ministres à des postes-clés (au Sénat, à la Cour constitutionnelle, etc.), il est permis de se demander si Abdelmadjid Tebboune ne serait pas, lui aussi, complètement amnésique en faisant revenir des personnes qui avaient été si détestées par le peuple.