L’arrivée de l’émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, ce mardi 25 février à Alger, dans le cadre d'une visite au Maghreb, accompagné du PDG du groupe Ooredoo, Saud ben Nasser Al Thani, devrait atténuer la tension entre le groupe qatari et les autorités algériennes après l’expulsion du directeur général de la succursale algérienne du groupe qatari.
L’émir, accueilli à son arrivée à l’aéroport d’Alger par le président Abdelmadjid Tebboune, s’est entretenu avec lui. L’arrivée du haut dignitaire intervenant quelques jours après l’expulsion surprise du directeur général d’Ooredoo Algérie, l’Allemand Nikolai Beckers, le sujet ne pouvait être occulté par les deux parties.
Juste après cette expulsion, le groupe de télécommunication qatari avait déclaré «qu’il examine avec grand intérêt les motifs de l’expulsion du PDG de la société en Algérie», ajoutant que «le conseil d’administration du groupe mène une enquête approfondie pour connaître les raisons de la décision prise par les autorités algériennes».
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Aussitôt la délégation qatarie arrivée à Alger, Saud ben Nasser Al Thani, PDG de l’opérateur, a obtenu un entretien avec le ministre algérien du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Chawki Acheuk Youcef. Selon un communiqué de ce ministère, les deux parties ont discuté des moyens de renforcer les relations de coopération entre Alger et Ooredoo dans les domaines technologique, de la transformation numérique et de la formation.
Ce fut aussi l’occasion pour le ministre algérien d’informer le patron d’Ooredoo sur la législation en vigueur en ce qui concerne le travail et de l’emploi en Algérie.
Nikolai Beckers a été expulsé suite à une convocation des services de sécurité algériens. Ces derniers enquêtaient sur d’importants transferts de devises vers l’étranger, effectués par l’opérateur de téléphonie mobile depuis 2003. Ce serait à cause de cela que le président Tebboune a ordonné l’expulsion immédiate de l’Allemand.
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Selon d’autres sources, elle serait consécutive à un vaste plan de réduction des effectifs que le PDG envisageait, provoquant de fortes tensions entre lui et les syndicats. Ce qui expliquerait l’entretien du PDG qatari avec le ministre du Travail.
Avec cette visite, les deux parties devraient essayer d’aplanir rapidement leur différend. L’Algérie, qui traverse une crise financière aiguë et voit ses réserves en devises fondre, fait tout ce qu’elle peut pour en limiter les sorties. En outre, face à cette crise et les tensions sociales persistantes marquées par le mouvement de contestation populaire du Hirak, le licenciement de 900 personnes ne pourrait que fragiliser davantage le nouveau président algérien.