Des rumeurs avaient couru, ces derniers jours, à propos de l’arrestation des enfants de feu le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, ancien vice-ministre de la défense et ex-chef d’état-major de l’armée algérienne. Après avoir enflammé les réseaux sociaux, ces bruits n’avaient été ni démentis ni confirmés par les autorités algériennes.
En effet, si les deux enfants de Gaïd Salah, mort en décembre 2019, sont encore libres, il n’en demeure pas moins qu’ils sont frappés d'une Interdiction de sortie du territoire national (ISTN). En clair, le régime algérien prépare le terrain à leur incarcération prochaine.
Désormais, on sait que les enfants de l’ancien homme fort du régime algérien sont dans le collimateur de la justice. Et ce, depuis que l’adjudant-chef Gharmit Benouira, l’ancienne «boîte noire» de Gaïd Salah, en fuite, a été arrêté en Turquie et extradé vers l'Algérie.
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L’ancien secrétaire de particulier du défunt Ahmed Gaïd Salah semble avoir, au cours de ses interrogatoires, «balancé» l'ensemble du cercle de l’ancien homme fort, tant il savait tout, ou presque, des dossiers que traitait son ancien patron. Les dernières purges au sein de l'armée algérienne étaient d'ailleurs directement liées aux informations livrées par cet homme, aujourd'hui poursuivi pour «haute trahison».
Autre preuve de la levée de boulier contre la famille de Gaïd Salah, le PDG de l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP), Larbi Ounoughi, a expliqué, dans une série d'entretiens accordés à El Watan et à Al Khabar, que le quotidien Edough News, un journal édité à Annaba, dont le patron n’est autre que Adel Gaïd Salah, l'un des fils du général Ahmed Gaïd Salah, bénéficiait d'encarts de publicité de la part de l'Etat algérien, alors qu’il n’était pas du tout lu. Ce quotidien se voyait remettre chaque jour au minimum quatre pages de publicité, et ce manège a duré pendant plus de trois années, à partir de 2017, pour ne prendre fin qu'en cette année 2020.
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De fait, à travers la décision d'une Interdiction de sortie du territoire nationale pour les fils Gaïd Salah, les autorités algériennes, qui s’apprêtent à ouvrir les frontières le 12 septembre, selon un site spécialisé, se préparent à contrer les tentatives de fuite de nombreuses personnalités, qui pourraient être inquiétées par la justice, et qui seraient tentées de fuir pour trouver refuge à l’étranger.
Cette mesure concernerait, en plus des deux enfants de feu Ahmed Gaïd Salah, plusieurs autres personnalités de l’ancien régime formé par le tandem de Abdelaziz Bouteflika et Ahmed Gaïd Salah.
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Les enfants du défunt chef d'état-major et vice-ministre de la Défense, notamment Adel et Boumediène, qui sont les patrons de nombreuses entreprises impliquées dans des marchés publics à l'octroi peu transparents, dans leur fief d’Annaba, pourraient être les prochaines cibles du nouveau tandem à la tête de l'Algérie, formé par le président Abdelmadjid Tebboune et Saïd Chengriha, l'actuel chef d'état-major et vice-ministre de la Défense, lequel poursuit actuellement sa purge contre certains généraux et des personnalités-clés des clans de Bouteflika et de Gaïd Salah.
Ainsi, après le lancement de cette ISTN, il est fort probable que les deux fils de l’ancien chef d'état-major rejoignent le pénitentier d'El Harrach, où croupissent actuellement d'autres ex-flamboyantes personnalités du régime précédent, ainsi que des généraux, que leur propre père avait mis en prison, au nom d'une lutte contre la «corruption».