Algérie. Gaïd Salah: le père mort, l'armée ôte le "pain" de la bouche des fils

Abdelmadjid Tebboune, lors des funérailles d'Ahmed Gaïd Salah, en compagnie des fils du général.

Abdelmadjid Tebboune, lors des funérailles d'Ahmed Gaïd Salah, en compagnie des fils du général. . DR

Le 19/02/2020 à 16h04, mis à jour le 19/02/2020 à 16h06

Non seulement, les fils de Gaid Salah doivent faire le deuil de leur contrat avec l'armée algérienne, mais ils font l'objet d'une enquête sur l'immense patrimoine qu'ils ont accumulé tout au long de la mainmise de leur père sur le pouvoir..

Selon un site proche de certains généraux algériens, les fils d'Ahmed Gaïd Salah, l'ex-puissant vice-ministre de la Défense algérien, sont aujourd'hui tombés en disgrâce et font l'expérience de leurs premiers déboires.

En effet, ils viennent de perdre les contrats les liant avec l'armée pour le ravitaillement en pain et produits pâtissiers des casernes situées vers la frontière avec la Tunisie et la Libye.

Les fils du défunt général détiennent en effet des boulangeries industrielles leur permettant de fournir des millions de pains à l'armée. Les marchés étaient octroyés de gré à gré au moment où leur père était encore le tout puissant chef d'état-major de l'armée.

Cependant, cette année, ils ont été invités par les autorités militaires à soumettre une offre au même titre que l'ensemble des entreprises susceptibles de se porter candidates au ravitaillement des troupes algériennes.

C'est une manière bien diplomatique de leur dire que la page des prébendes que leur octroyait leur père est en train d'être tournée. Ce qui est moins diplomatique, c'est l'enquête ouverte sur les "biens mal acquis" que les deux fils de Gaïd Salah et leur beau-frère ont accumulés tout au long de ces années.

Il s'agit notamment de locaux commerciaux, de terrains destinés à la construction ou encore d'immeubles dont certains ont été obtenus en usant de menaces, ou d'actes de corruption à grande échelle.

D'ailleurs, l'un de leurs ex-associés, le député Baha Eddine Tliba a dénoncé, à plusieurs reprises, leurs agissements de prédateurs. C'est cette défiance envers l'ex-chef de l'armée et sa progéniture qui lui avait d'ailleurs valu la levée de son immunité parlementaire et surtout d'être ramené manu militari de son bref exil en Tunisie par un commando algérien.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 19/02/2020 à 16h04, mis à jour le 19/02/2020 à 16h06