Le Hirak est vraiment de retour après plusieurs mois de suspension à cause de la pandémie du Covid-19. La crainte d’une éventuelle contamination au Covid-19 et le fort déploiement des forces de l’ordre dans la capitale Alger n’ont pas empêché les manifestants de converger massivement vers le centre de la capitale.
Pour cette manifestation du 9 mars, les étudiants ont été rejoints par toutes les franges de la population algérienne dont les chômeurs, les travailleurs précaires, les retraités, les femmes, les avocats, les militants des droits de l’homme,… Tous souhaitent exprimer, une fois de plus, leur ras-le-bol face à un régime incompétent et illégitime à leurs yeux.
Les protestataires ont sillonné le centre de la capitale avant de se diriger vers la Grande Poste, point de convergence des manifestants dans la capitale. Ils ont été si nombreux que les cordons sécuritaires déployés autour de la Grande Poste d’Alger ont été rompus et les forces de l’ordre ont été noyées par l’immense foule.
Et comme lors de toutes les manifestations pacifiques du Hirak, les revendications sont les mêmes avec les slogans phares mainte fois martelés: « Algérie libre et démocratique», «Silmiya, silmiya» (Pacifique, allusion à la nature non violente du mouvement), «Etat civil et non militaire», «Etat de droit», «justice indépendante», «changement démocratique»,… En clair, la revendication principale des contestataires demeure un changement radical du régime.
Les manifestants réclament aussi des conditions de vie plus dignes, et dénoncent la vie chère, l’absence de perspectives d’emplois,…
Depuis quelques mois, les Algériens font face à des pénuries et une hausse des prix de nombreux produits qui ont impacté négativement le pouvoir d’achat de la population. Et la situation commence à s’empirer depuis quelques jours avec la nouvelle flambée des prix de nombreux produits.
Et l’échec du président Abdelmadjid Tebboune d’insuffler un nouveau souffle démocratique et économique à l’Algérie motive davantage les manifestants de plus en plus nombreux à demander le départ d’un régime illégitime qui a montré ses limites.
D’ailleurs, le président en personne a reconnu les échecs de son gouvernement, mais n’a procédé qu’à un très léger remaniement ministériel pour faire semblant de répondre aux demandes du peuple à la veille du second anniversaire du Hirak, le 22 février dernier, tout en annonçant dernièrement un nouveau remaniement après les élections législatives prévues cette année.
Entre temps, alors que le peuple souffre et gronde sa colère face au statu quo, Tebboune, lui, fait la sourde oreille et se prépare tranquillement à mettre en place un mouvement politique afin de s’assurer d’une représentation au sein du parlement et se donner un semblant de légitimité tout en évitant de s’adosser aux partis qui ont toujours été incommodés au régime qui gouverne le pays depuis l’indépendance, le FLN et les partis satellite dont le RND.