Pour leur 109e mardi du Hirak, les étudiants sont sortis en masse pour appuyer leurs revendications, avec en toile de fond le changement radical du système et le départ de tous ses symboles.
A Alger, les étudiants ont parcouru les principales artères de la capitale qui mènent vers la Grande Poste, devenue leur point de ralliement, et où ils sont désormais rejoints par d’autres manifestants dont des chômeurs, des représentants de la société civiles et d’autres citoyens qui aspirent au changement.
Occasion pour rappeler les revendications du Hirak avec les slogans "Algérie libre et indépendante", "Système dégage", "l’indépendance de la justice", "liberté de la presse", "l’institution d’un Etat civil, et non militaire", "départ des figures de proue du système politique actuel", etc.
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Outre Alger où les manifestants sont sortis en masse, Béjaïa a connu, elle aussi, ce mardi 23 mars 2021, une très grande mobilisation après l’interdiction et la répression de la marche de la semaine dernière devant le portail de l’université Targua Ouzemmour. Les étudiants ont réclamé "la libération de tous les détenus politiques et d’opinion", "le respect des libertés démocratiques", "la mise en place d’un processus constituant",…
Dans toutes les grandes villes qui ont connu des manifestations, le rejet du prochain rendez-vous électoral du 12 juin 2021 reste une une constante. Des élections d’ores et déjà boycottées par certains partis politiques dont le Parti des Travailleurs, le RCD,… En annonçant des élections législatives anticipées sans concertation avec le peuple, le président Abdelmadjid Tebboune ne devrait compter que sur les symboles du système que représentent le FLN, le RND et les partis satellites.
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A noter que ces manifestations se déroulent dans un contexte marqué par la recrudescence des tensions sociales aggravées par des problèmes d’approvisionnement en eau potable à Alger, poussant à la rationalisation de l’eau dans 40 communes d’Alger, les pénuries d’huile qui occasionnent des bousculades et la flambée inflationniste qui touche presque tous les produits dont le dernier à connaître une forte hausse est la viande blanche avec des prix qui sont passés de 200 dinars en fin 2020 à 800 à 1.000 dinars actuellement.
Des flambées de prix et des pénuries qui viennent s'ajouter à une situation de manque de liquidités qui inquiètent les ménages algériens à quelques jours du début du mois de Ramadan.
Ces facteurs illustrent l’échec du gouvernement du président Abdelmadjid Tebboune qui marche dans les mêmes traces que ceux de son prédécesseurs Abdelaziz Bouteflika. D’où le cri des manifestants pour un changement radical avec le départ de tous les symboles de l’anarchie qui continue à plomber l’Algérie.