Le ministre de l’Agriculture et de Développement rural, Abdelhamid Hamdani, répondait ce jeudi 22 avril aux questions des sénateurs sur plusieurs sujets d’actualité, notamment les pénuries et les flambées des prix qui touchent particulièrement les produits alimentaires.
Comme il fallait s’y attendre, la séance n’a pas été de tout repos pour lui à cause de la situation explosive en Algérie marquée par l’inflation et les pénuries en plein mois de ramadan.
Ainsi, Abdelkader Djedi, sénateur du FLN (Front de libération nationale), de la chambre haute du Parlement algérien n’a pas mâché ses mots en s'adressant au ministre et, par la même occasion, à toute la classe dirigeante algérienne.
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"On ne fait que parler. Il n’y a pas de ministère qui fonctionne, pas d’industrie et pas d’agriculture. Tout est à l’arrêt. Nous ne faisons que tourner en rond", a souligné le sénateur, lors d’une séance de questions orales à l’adresse du ministre de l’Agriculture, Abdelhamid Hamdani, rapporte par TSA.
Il évoque ainsi dans des termes crus la réalité que vivent les Algériens, le pays faisant face à une crise économique aiguë et une pénurie inquiétante de produits alimentaires (viande, huile, lait, légumes, fruits,…) en plein mois de ramadan, période de grande consommation.
Le ministre, interrogé sur l’envolée du prix de la pomme de terre, un produit de large consommation, qui a presque doublé passant de 50 à 90 dinars en 48 heures, a pointé du doigt la situation météorologique, la production limitée actuellement à seulement deux régions en cette période de l’année et les effets des spéculateurs.
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Insatisfait des réponses du ministre, le sénateur enchaîne: "Personne ne cherche à développer le pays (…) Où allons-nous? Au Conseil de la nation, nous n’entendons que le mot développement. On nous promet qu’on ira loin, nous adoptons des lois mais que de l’encre sur le papier!».
"On vient mentir ici et on part", dit-il, expliquant que les investisseurs qui remplissent toutes les conditions sont laissés de côté au profit de ceux qui font du business.
Et plus globalement, pour le sénateur, les dirigeants se succèdent et malheureusement se ressemblent. La situation des Algériens n’évoluant guère avec les changements de régime.