Les autorités ont beau user de tous les subterfuges et de tous les moyens de répression pour casser les manifestations populaires du Hirak, à l’origine du départ de l’ancien régime de Bouteflika, les manifestants ne reculent pas.
Ainsi, après les interdictions de manifestations à Alger, les autres villes du pays continuent à entretenir le mouvement de contestation populaire et à exiger la libération des nombreux détenus du mouvement arrêtés en masse au cours de la semaine dernière dans le but de casser le Hirak.
C'est dans ce cadre que la ville de Naciria, située à l’extrême-est de Boumerdès, a été le théâtre, jeudi soir, de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.
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Des milliers de manifestants sont sortis dans Naciria pour exiger la libération des détenus du Hirak dont de nombreux jeunes de la ville, arrêtés lors des manifestations de la semaine dernière. S'y trouvent des figures locales du mouvement Hirak comme Brahim Agraniou et Ali Bengana. Le premier a été arrêté à Alger lors du 118e vendredi du Hirak, le 21 mai 2021, alors que le second a été interpellé jeudi 27 mai devant son domicile.
Face à ces arrestations, les manifestants sont descendus massivement dans la rue pour exprimer leur colère et leur indignation et exiger la fin de la répression contre les manifestants et la libération de tous les détenus du Hirak.
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Les autorités ont déployé des forces de l'ordre en masse qui ont essayé de les bloquer. Il s’en est suivi rapidement des jets de pierres des jeunes manifestants auxquels les policiers ont riposté par des bombes de gaz lacrymogène avant de charger les manifestants.
Le régime, aux abois, essaient par tous les moyens de casser les manifestations du Hirak à quelques jours de la tenue des élections législatives, boycottées par de nombreux partis politiques et auxquelles s’opposent les manifestations du mouvement populaire.
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Une situation qui a poussé les autorités à accentuer la répression des manifestants en multipliant les arrestations parmi les dirigeants du Hirak. Ainsi, selon Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme, plus de 2.000 manifestants ont été arrêtés en 12 jours dont une centaine placée en garde à vue et une soixantaine sous le mandat de dépôt. Un niveau d’arrestations jamais enregistré depuis el lancement du Hirak en février 2019.
Au-delà de la libération des jeunes arrêtés, les manifestations sont une monnaie courante dans cette région de Boumerdès qui accuse un retard de développement et affiche l'un des taux de chômage les plus élevés d'Algérie.