Le président Abdelmadjid Tebboune vient de procéder à un mini-remaniement ministériel marqué par l’arrivée de deux nouveaux ministres: Abderrahmane Raouya, au poste de ministre des Finances, et Soreya Mouloudji, à celui de ministre de la Culture et des Arts
Ce remaniement marque surtout la fin du cumul des postes de Premier ministre et ministre des Finances par Aïmene Benabderrahmane qui se voit ainsi allégé d’un portefeuille stratégique.
Cet changement est intervenu juste après la dernière sortie du président Tebboune face aux médias algériens, le 13 février 2022, durant laquelle il a désavoué certaines décisions de son ministre Premier ministre et ministre des Finances.
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Ainsi, Tebboune a décidé de revenir sur certaines mesures «anti-sociales» contenues dans la loi de Finances, entrée en vigueur le 1er janvier dernier, en instruisant le gouvernement de geler les nouvelles taxes instituées sur certains produits alimentaires de base afin de faire face à la hausse des cours des produits agricoles sur le marché mondial et sur les équipements informatiques et de téléphonie dans le but de soutenir l’industrie du numérique.
Il faut dire que les hausses des cours du baril de pétrole et du gaz, qui représentent plus de 95% des recettes d’exportation algériennes et 60% des ressources du budget de l’Etat, compensent très largement les montants qu’allaient générer ces taxes qui viennent appauvrir des citoyens durement touchés par la flambée des prix consécutive aux hausses des cours des produits importés, à la dépréciation du dinar et aux pénuries engendrées par la politique d’interdiction des importations de nombreux produits.
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Quant Abderrahmane Raouya, c’est un retour au poste de ministre des Finances qu’il avait quitté en juin 2020 au profit de Aïmene Benabderrahmane qui avait alors conservé le poste lors de sa nomination à la tête d’un nouveau gouvernement en juin 2021.
Cet ancien expert du FMI, directeur général des impôts, fut ministre des Finances du 25 mai 2017 au 31 mars 2019, sous le régime du président Bouteflika, avant de perdre son poste, puis de le retrouver pour une courte période, du 4 janvier au 23 juin 2020, sous la présidence de Tebboune, avant d’être remplacé par l’actuel Premier ministre. Son nomination pour la 3e fois, en moins de 5 ans, à la tête de ce ministère, illustre bien la politique de tâtonnement du régime.