Le gouvernement algérien a beau recourir à la justice pour casser les multiples grèves qui touchent le pays (Air Algérie, Education nationale, médecins, etc.), il n’en demeure pas moins que la grève qui touche l’éducation, entamée le 30 janvier dernier, se poursuit. Cette grève illimitée menace aujourd’hui l’éducation algérienne.
Dans certaines régions, comme Béjaïa, la grève dure depuis 3 mois et les parents d’élèves n’entrevoient pas de visibilité quant à la fin de cette grève à cause du bras de fer entre la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit, et le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement supérieur et technique (CNAPESTE).
Malgré les tentatives de conciliation entre le syndicat des enseignants et le gouvernement, les intimidations et le recours à la justice pour mettre fin à la grève des enseignants, les grévistes campent sur leur camp.
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Et pour les autorités, plus question de négocier avec les grévistes étant donnée que la justice a tranché en déclarant la grève illégale. Partant, aucune négociation n’est possible tant que les enseignants ne mettent pas fin à la grève. Du coup, la ministre a mis à exécution sa menace de radier les enseignants grévistes qui ne reprennent pas le chemin des écoles.
Déjà, 3.816 d’entre eux ont été radiés. Selon certaines sources, le nombre d’enseignants radiés dépasse très largement ce chiffre. En effet, si le ministère annonce qu’environ 5.000 ont repris le travail après avoir reçu les avertissements précédant leur radiation, il faut souligner qu’ils sont 19.000 grévistes qui risquent la radiation, au moment où certains avancent le chiffre de 30.000 grévistes.
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Toutefois, pour le Cnapeste, l’une des principales organisations syndicales dans le domaine de l’éducation, il n’est pas question d’arrêter la grève tant que ses revendications ne sont pas satisfaites.
Les enseignants revendiquent, entre autres, l’amélioration de leur pouvoir d’achat, la révision de la grille salariale en fonction de l’inflation, le respect des libertés individuelles, l’adoption d’un régime indemnitaire incitatif, la révision du statut particulier du personnel de l’éducation, la création d’un nombre suffisant de postes, l’augmentation de la rémunération des heures supplémentaures, etc.
En attendant, ils maintiennent leur mouvement de grève et affichent leur détermination à poursuivre celle-ci jusqu’à ce que leurs revendications soient solutionnées.
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Face à cette situation, beaucoup d’observateurs craignent que l’Algérie ne connaisse une année blanche, même si la ministre Nouria Benghabrit promet qu’il n’y aura pas d’année blanche dans les régions les plus touchées par la grève: Blida, Béjaïa et Tizi-Ouzou.
Seulement, dans ces régions, le taux des grévistes atteint parfois plus de 70% du corps enseignant de certains établissements. Face à cette situation, la ministre annonce des séances de rattrapage des cours et surtout a décidé de l’avancement des dates des examens du second trimestre.
Du coup, on se retrouve dans une situation de dialogue des sourds. Et face au blocage, les grévistes appellent à l’intervention du président Bouteflika pour trouver une solution qui répond à leurs revendications. Pour le moment, le président laisse la situation pourrir.