L’Algérie manque cruellement de médecins, notamment dans certaines disciplines, et cette situation a poussé les autorités à recourir aux médecins cubains dans le cadre d’un troc "médecins contre pétrole".
Pourtant, le pays regorge de médecins, et en forme même annuellement un nombre important. Toutefois, l'Algérie fait actuellement face à une fuite massive des cerveaux. De plus en plus de médecins algériens préfèrent quitter le pays pour aller exercer à l’étranger, tout particulièrement en France où le nombre de médecins algériens exerçant dans le secteur de la santé est en constante augmentation.
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Ainsi, en France, selon les données du Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM), le nombre de médecins détenteurs d’un diplôme algérien inscrits a atteint 4.404 praticiens de la santé au 1er janvier 2017, soit une évolution de 60% comparativement à l'année 2007.
A ce chiffre important s’ajoute celui des Algériens nés en Algérie, qui sont diplômés des universités françaises. Une fois diplômés, ces médecins préfèrent rester en France et venir grossir les rangs des médecins algériens exerçant dans ce pays.
Ainsi, selon les chiffres du CNOM, ce sont au total plus de 14.300 médecins algériens inscrits au niveau de l’ordre qui exercent en France.
Ce chiffre est loin de refléter la réalité. En effet, il ne tient pas compte des nombreux médecins qui ne sont pas inscrits, pour une raison ou pour une autre, au CNOM.
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Comment expliquer un exode de médecins algériens? Le facteur fondamental de cette fuite des cerveaux du secteur de la santé algérienne s'explique par les conditions de travail que vivent les médecins en Algérie. Depuis des années en effet, le pays est confronté à un manque de moyens et du coup, il a du mal à retenir ses médecins.
C’est ainsi qu'à fin 2017 - début 2018, durant 8 mois, plusieurs milliers de médecins internes ont dénoncé le service civil obligatoire (une période de 1 à 4 ans) auquel ils sont astreints, et leurs conditions désastreuses de travail: manque de médicaments, d’équipements, conditions sanitaires déplorables et prise en charge des malades quasi-impossible.
Autant de facteurs et de défaillances qui font que les médecins sont parfois victimes de violences de la part des patients eux-mêmes, qui les prennent pour responsables de leurs conditions de prise en charge. Voilà qui explique pourquoi de plus en plus de médecins préfèrent quitter les hôpitaux algériens pour d’autres pays qui leur offrent des conditions de travail plus favorables.