C’est un euphémisme que d'affirmer que le système de santé algérien est défaillant. La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) vient de le confirmer dans un rapport accablant.
Selon ce rapport, pour se soigner, les Algériens se rendent de plus en plus à l’étranger. Ainsi, ils sont plus d’un demi-million d’Algériens à se soigner annuellement à l’étranger, notamment en Turquie, en Tunisie et en France.
Ainsi, en se basant sur des données officielles officielles du ministère turc de la Santé, le rapport souligne que ce sont 450. 000 Algériens qui se rendent annuellement en Turquie pour des soins.
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Outre la Turquie, la Tunisie, du fait que la qualité de son système de santé et de sa proximité géographique, accueille chaque année plus de 100. 000 Algériens dans ses structures de santé. Ce pays est aujourd’hui très réputé en Afrique pour la qualité de ses soins médicaux, une niche touristique désormais développée.
Quant aux Algériens les plus fortunés, ils choisissent naturellement les pays occidentaux, notamment la France.
Ils sont ainsi quelques 10.000 Algériens à se rendre chaque année en France pour se soigner à leurs frais. Toutefois, ce nombre est bien plus important, selon diverses sources. D’ailleurs, les hôpitaux français se plaignent souvent de l’ardoise laissée par des malades algériens qui viennent se soigner en France.
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Ce recours aux structures de santé étrangères s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, il y a la défaillance des structures sanitaires algériennes. Les hôpitaux sont mal entretenus, souvent mal équipés et gérés de manière anarchique.
Ensuite, le manque de formation du personnel, et la faiblesse de la maintenance des équipements médicaux, font que les prestations des services médicaux sont globalement mauvaises.
En outre, le manque de confiance des responsables algériens dans leur système de santé, allant ainsi se soigner à l’étranger influence négativement les citoyens algériens, notamment ceux de la classe moyenne.
De plus, la hausse des erreurs médicales dans les hôpitaux algériens, a fini par décourager tout ceux qui ont des moyens financiers leur permettant de se soigner à l’étranger.
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Enfin, l’apparition de circuits organisés qui promeuvent le tourisme médical en Turquie et en Tunisie a contribué à cette ruée des malades algériens vers ces deux pays.
Cette situation désastreuse du système de santé algérien pousse aussi nombre d’acteurs du secteur de la santé du pays à s’exiler.
Ainsi, 16.000 médecins algériens se sont exilés au cours de ces dernières années dont 60% sont des médecins spécialisés, vidant ainsi les hôpitaux algériens de leurs meilleures compétences.
Outre la dégradation du pouvoir d’achat des médecins, ces départs s’expliquent aussi par l’environnement qui ne permet pas à ceux-ci de s’épanouir et d’exercer convenable leur métier.