Algérie: des contagions inquiétantes au Covid-19 en milieu scolaire chamboulent les vacances de fin d’année

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Le 08/12/2021 à 13h31, mis à jour le 10/12/2021 à 11h33

Les vacances scolaires ont été avancées d’une semaine en Algérie. Une décision due à la flambée des cas de Covid-19 qui touche de nombreux établissements scolaires du pays et qui atteste de la fausseté des données de contamination au Covid-19 annoncées quotidiennement par les autorités algériennes.

L’Algérie a beau annoncer quotidiennement un nombre insignifiant de cas de contaminations au Covid-19, ces chiffres sont loin de refléter la situation du terrain. L’absence de test Covid-19 et la volonté des autorités de cacher la réalité des contaminations dans le pays sont connues de tous, y compris par les premières personnes concernées par la lutte contre la pandémie en Algérie, les professionnels de santé.

Et voilà, alors que l’Algérie annonce quotidiennement moins de 200 cas de contamination au Covid-19 par jour, que les autorités viennent de décider d’avancer la date des vacances de fin d’année à cause de la flambée du Covid-19 dans les écoles.

Ainsi, le gouvernement algérien a pris, mardi 7 décembre 2021, une décision exceptionnelle qui a surpris tout le monde en avançant d'une semaine la date des vacances scolaires (primaire, collège et lycée) à cause des contaminations inquiétantes relevées dans les établissements scolaires.

Ainsi, au lieu de débuter, comme prévu initialement, à partir du jeudi 16 décembre, les vacances d’hiver commenceront dès ce jeudi 9 décembre. Ainsi, exceptionnellement, les élèves auront droit à trois longues semaines de congé.

Ces décisions ont été prises par le ministre de l’Education, Abdelhakim Belaabed, suite à une flambée inquiétante du Covid-19 dans les établissements scolaires du pays. De nombreux élèves, enseignants et memebres du personnel administratif des écoles primaires, des collèges et des lycées ont, en effet, été infectés par le Covid-19. Une situation qui a même poussé les autorités à fermer certains établissements scolaires.

A titre d’exemple, à Tizi Ouzou, 55 établissements scolaires sont touchés par la pandémie du Covid-19. Et les tests effectués ont permis de constater que plus de 100 personnes ont été contaminées dont majoritairement des élèves. Une situation qui inquiète le wali, Djilali Doumi. «Malgré tous les moyens qu’on peut réunir en termes de places d’hospitalisation, de lits de réanimation et d’oxygène, ça finira par être insuffisant et j’ai peur que la situation empire s’il n’y a pas une accélération dans la réactivation des mesures barrières», alerte t-il.

Cette période longue de vacances -du 9 décembre 2021 au 1er janvier 2022- sera mise à profit pour accélérer la vaccination des enseignants et des travailleurs du ministère de l’Education nationale.

A noter que seulement 0,5% des étudiants algériens ont été vaccinés contre le Covid-19. Et au niveau du milieu scolaire, la vaccination est tout simplement négligeable puisque les autorités n’ont pas lancé de campagnes pour les élèves de 12 à 18 ans.

Cela sans compter sur le fait que les autorités algériennes ont du mal à encourager la population à se faire vacciner. En effet, selon les données du ministère de la Santé, seulement 5% des Algériens ont été totalement vaccinés complètement (avec les deux doses de vaccins anti-Covid-19).

Une chose est sûre, ces contaminations au niveau scolaire prouvent que les données sur les contagions au Covid-19 en Algérie sont largement sous-estimées par les autorités, certes faute de tests Covid-19, mais également par la volonté de camoufler la réalité des contagions au niveau du pays. Elles sont aussi les conséquences d’un taux de vaccination très faible de seulement 5%, loin des objectifs de 70% que se sont fixées les autorités algériennes. 

Par Karim Zeidane
Le 08/12/2021 à 13h31, mis à jour le 10/12/2021 à 11h33