Le Burkina Faso à la recherche de 15 milliards d'euros pour son programme de développement

Hadizatou Rosine Coulibaly Sori, ministre de l’Economie, des finances et du développement du Burkina Faso recevant une délégation de la Banque mondiale. . DR

Le 18/04/2016 à 12h57

Le gouvernement du Burkina Faso va organiser au mois de juin prochain à Paris une table ronde avec les partenaires et les bailleurs de fonds. Objectif: mobiliser 10.000 milliards de francs CFA (15,25 milliards d’euros) dans le cadre de la mise en œuvre de son programme de développement.

Le Burkina Faso va organiser une table ronde avec les partenaires et les bailleurs de fonds à Paris en juin prochain. Cette révélation a été faite ce week-end par Mme Rosine Coulibaly, ministre de l’Economie, des finances et du développement, à l’occasion d’une conférence de presse des ministres des Finances de la région Afrique subsaharienne, organisée en marge des Assemblées générales de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM), dont les assises se sont déroulées à Washington du 13 au 17 avril.En rappel, le Burkina Faso a mis en place un Plan national de développement économique et social (PNDES) qui constitue un référentiel pour la mise en œuvre des actions prioritaires sectorielles et régionales sur la période 2016-2020, basé sur la vision «Burkina 2025». Cette rencontre ouvrira un dialogue avec les partenaires sur les différents axes du PNDES et les moyens de le financer.Selon la ministre, ce programme de développement est axé sur trois piliers. «Le premier axe de ce programme est relatif à une croissance inclusive et ancrée dans la sphère de la pauvreté, avec l’urgence de la réduction du taux de prévalence de ce phénomène dont le chiffre est estimé à 40%.Le deuxième pilier concerne une meilleure gouvernance par plus de transparence, la lutte contre la corruption et l’application du principe de reddition des comptes.Le troisième axe vise un développement centré sur l’être humain avec notamment la mise à niveau des services sociaux de base : santé, éducation, accès à l’eau potable et à l’électricité», a expliqué Mme Coulibaly.Par ailleurs, au cours de cette rencontre avec la presse, la ministre de l’Economie, des finances et du développement du Burkina Faso est revenue sur «la résilience» de l’économie burkinabé. Le pays a affiché un taux de croissance de son PIB de 4% durant les années 2014 et 2015, en dépit d’un contexte politique, sécuritaire et économique marqué par de nombreuses perturbations.Quant aux perspectives de croissance en 2016, le FMI table sur un taux de plus de 6%.Sur les facteurs perturbateurs, Mme Rosine Coulibaly a rappelé la révolte populaire à l’origine de la chute du régime trentenaire de Blaise Compaoré, fin octobre 2014, la tentative de putsch du général Gilbert Diendéré, qui a perturbé la transition au mois de septembre 2015 et la sanglante attaque terroriste de Ouagadougou ayant fait une trentaine de victimes en janvier 2016. A cela, il faut ajouter la baisse des cours mondiaux des matières premières, le pays étant exportateur de coton et d’or.Au registre des bonnes nouvelles, la ministre burkinabé de l’Economie, des finances et du développement est revenue sur l’épilogue heureux d’une élection présidentielle «démocratique, libre et transparente» en novembre 2015.Le Burkina Faso est un Etat du Sahel avec une population de 19 millions d’habitants constituée en majorité de jeunes.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 18/04/2016 à 12h57