Cameroun: près de 81 milliards de Francs CFA de charges d’intérêts en une année

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Le 10/06/2016 à 18h15

Revue de presseEntre mars 2015 et mars 2016, le gouvernement camerounais a payé près de 81 milliards de francs Cfa de charges d’intérêts. Cette ardoise salée s’explique par le choix du pays qui privilégie les emprunts non concessionnels.

Kiosque le 360afrique: A mesure que sa dette publique augmente pour atteindre 650 milliards FCfa sur un an, représentant 26,8% du PIB à fin mars 2016, le Cameroun voit sa charge d’intérêts liée à cette dette exploser.Selon les statistiques officielles de la Caisse autonome d’amortissement (CAA) relayées par le portail investiraucameroun.com, les charges d’intérêts du gouvernement camerounais sont évaluées à près de 81 milliards de francs Cfa sur la période mars 2015-mars 2016, soit 123,5 millions d'euros. «Pour le seul premier trimestre 2016, ces intérêts ont culminé à 29 milliards de francs Cfa, en hausse de 8 milliards de francs Cfa par rapport à la même période l’année dernière», poursuit le site.L’alourdissement de ces charges d’intérêts s’explique par le fait que le Cameroun a privilégié les emprunts non concessionnels, notamment sur le marché bancaire local et sur le marché des titres publics de la Banque centrale des Etats de la Cemac -Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale-, constate le site d'information. «Ces emprunts ont la particularité d’être accordés à des taux d’intérêts plus élevés», poursuit le portail.Interrogées sur cette préférence pour les emprunts non concessionnels, le portail rapporte que les «les autorités camerounaises ont toujours invoqué la panoplie de conditionnalités à laquelle sont assujettis les emprunts concessionnels de certains bailleurs de fonds internationaux».Dans sa note de conjoncture sur l’endettement public à fin mars 2016, la CAA révèle même que plus de 70% de la dette publique extérieure du pays sont soumis à un taux d’intérêt compris entre 2 et 3%. «Ce qui est largement supérieur aux taux concessionnels pratiqués par certains bailleurs de fonds, et qui sont généralement inférieurs à 1%», écrit le journal.

Par Abdelkrim Sall
Le 10/06/2016 à 18h15