Cette étude, publiée à l’occasion de la 14e conférence annuelle de cette agence onusienne à Nairobi, met l’accent sur les cas du cacao ivoirien et des hydrocarbures nigérians, en dehors de la contrebande, l’évasion fiscale, le contournement des lenteurs administratives.
Sont notamment étudiés quatre pays dont les recettes d’exportation dépendent dans une proportion importante de spéculations : le Nigéria, la Côte d’Ivoire, la Zambie et l’Afrique du Sud. "Entre 1996 et 2014, la sous facturation des exportations de pétrole du Nigéria vers les Etats-Unis est estimée à 69,8 milliards de dollars, soit 24,9% du total des envois de brut vers ce pays", précise la Cnuced.
Il en a été de même pour 67% des exportations totales d’or de l’Afrique du Sud vers l’Inde, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume Uni entre 2000 et 2014, soit l’équivalent de 78,2 milliards de dollars qui ne figurent pas dans les statistiques de ces pays.
En outre, plus de la moitié des exportations de cuivre de la Zambie, entre 1995 et 2014, soit 28,9 milliards de dollars, "restent introuvables dans les comptes du commerce extérieur de la Suisse", révèle le rapport.
S’agissant de la Côte d’Ivoire, entre 1990 et 2014, quelque 31,3% des exportations déclarées de cacao vers les Pays-Bas n’apparaissent pas dans les transactions néerlandaises, soit une disparition globale de 5 milliards de dollars.
Cette situation peut amener les pays africains exportateurs de telles matières à perdre jusqu’à deux tiers des recettes et des taxes du fait de fausses factures, déplore l’agence onusienne.
"Ce travail de recherche fournit de nouveaux détails sur l’ampleur du problème, sachant que les budgets d’éducation et de santé de certains pays reposent intégralement sur leurs exportations de matières premières", a commenté Mukhisa Kituyi, secrétaire général de la Cnuced.