Nigéria: comment le géant africain perd bêtement 131 milliards de nairas

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Le 26/07/2016 à 16h37, mis à jour le 26/07/2016 à 16h38

Le Nigeria, qui connaîtra une croissance négative cette année, n’avait pas besoin d'un autre coup dur. Sa plus importante plateforme pétrolière est hors service pour au moins 45 jours. Les réparations s'étalent en longueur et l'arrêt coûtera au bas mot 381 millions d'euros au pays.

Il y a des choses qui n’arrivent qu’au Nigeria. Comme être le premier producteur africain d’or noir et subir des pénurie de carburant, ou bien avoir besoin de doper ses exportations et laisser sa plus importante plateforme hors d’usage pendant plusieurs semaines.

381 millions d’euros partent en fumée

Depuis une quinzaine de jours, la plateforme de Qua Ibo, la plus importante du pays avec plus de 300.000 barils par jour, est à l’arrêt. Les choses ne sont pas sur le point de s’arranger. En effet, Exxon Mobil, l’exploitant de la plateforme affirme que les réparations prendront encore plus d’un mois. Le pays, qui fait face à la première récession depuis les années 1980, n’avait pas besoin de ce nouveau coup dur. Quotidiennement, ce ne sont pas moins de 2,79 milliards de nairas de recettes qui partent en fumée, soit quelque 8,15 millions d’euros. Durant les 50 jours d’arrêt prévisionnel, le manque à gagner grimpe rapidement pour atteindre quelque 381 millions d’euros, ou 131 milliards de nairas.

Attaque de rebelle ou pas ?

Officiellement, le gouvernement nigérian a nié catégoriquement tout lien entre cet arrêt et l’attaque d’un groupe rebelle, les Vengeurs du Delta du Niger (ou Niger Delta Avengers, NDA). Ce dernier a pourtant revendiqué le 11 juillet une attaque sur les installations d’Exxon Mobil, notamment le pipeline de Qua Ibo, large de 122 cm. Mais 24h après cette revendication, le porte-parole de la compagnie pétrolière avait été le premier à démentir. Les autorités gouvernementales suivront, mais deux jours plus tard, la société cotée à Londres a été obligée de diffuser une communiqué pour annoncer "un cas de force majeure" concernant Qua Ibo.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 26/07/2016 à 16h37, mis à jour le 26/07/2016 à 16h38