Nigéria: la hausse du taux directeur de la Banque centrale prend de court les marchés

Godwin Emefiele. DR

Le 27/07/2016 à 10h53, mis à jour le 27/07/2016 à 17h46

Finalement, c’est la lutte contre l’inflation qui l’emporte sur la relance de l’économie. En effet, la Banque centrale nigériane fait passer son taux directeur de 12 à 14%, ce qui ne favorisera pas la relance, mais atténue la forte hausse des prix.

Depuis qu’a elle abandonné l’arrimage du naira au dollar le 20 juin dernier, c’est la première décision importante que prend la Banque centrale du Nigéria. Mardi 26 juin, la NCB a pris de court les marchés financiers en faisant passer son taux directeur de 12 à 14%, alors que le pays fait face à une récession, un niveau d’inflation sans pareil et une chute de la valeur du naira.

Depuis la fameuse décision de flexibilité du naira, ce dernier a perdu le tiers de sa valeur face au dollar aux principales devises étrangères. Juste avant cette décision, il s’échangeait à 306 nairas pour un dollar.

Il faut rappeler que le géant africain, aux 170 millions d’habitants, a vu son produit intérieur brut reculer de 0,4% durant le premier trimestre 2016 et le Fonds monétaire international s’attend à recul baisse de 1,8% de la production du pays.

Dilemme: la lutte contre l'inflation l'emporte

La chute des cours du pétrole depuis 2014, ainsi que l’attaque d’un groupe de rebelle de plus important pipeline du Delta du Niger (Voir Nigéria : comment le pays perd bêtement 131 milliards de nairas) a plongé le pays dans une situation difficile.

"Il est peu probable que l’économie ait repris des couleurs durant le deuxième trimestre, au vu de l’évolution du secteur énergétique", a affirmé, Godwin Emefiele, gouverneur de la NCB. Ajoutant que : le comité de politique monétaire de la banque était face à un dilemme. Soit il fallait hausser le taux directeur pour lutter contre l’inflation, ou le maintenir bas afin de relancer l’économie en favorisant l’investissement. Finalement, c’est la lutte contre l’inflation qui l’a emporté en ayant le vote de cinq membres du Comité contre 3 pour la relance. L’inflation a justement enregistré une hausse de 16,5% à fin juin, sur un an glissant.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 27/07/2016 à 10h53, mis à jour le 27/07/2016 à 17h46