Libye : le "gouvernement de Benghazi" s’oppose à toute exportation du pétrole

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Le 28/07/2016 à 17h44, mis à jour le 28/07/2016 à 18h00

Revue de presseAlors que le représentant de l’Onu a signé un accord avec la Compagnie nationale de pétrole pour la réouverture des terminaux, le gouvernement de Benghazi s’y oppose catégoriquement. Le Français Total, l'Espagnol Repsol et l'Italien ENi devront encore patienter.

Kiosque Le360 Afrique. Ceux qui pensaient que la situation s’était apaisée en Libye vont déchanter. Les rivalités sont plus vives que jamais, entre le gouvernement d’entente nationale (GNA) et les autorités non reconnues par la communauté internationale. Ces dernières viennent de proférer des menaces à prendre très au sérieux contre tout exportateur du pétrole libyen. "Nous ne permettrons pas l'exportation du pétrole libyen sinon à travers la NOC (Compagnie nationale de pétrole) à Benghazi", ont-elles indiqué à l’AFP, par la voix du général Abdel Razzak al-Nadhouri, chef d'état-major des forces loyales aux autorités de l'Est. Et d’ajouter : "nous frapperons tout navire s'approchant des côtes de la Libye sans accord préalable de la NOC à Benghazi". 

Réaction à l'accord entre Tripoli et l'ONU

Selon Le point Afrique, ce général réagi ainsi contre l’accord conclu entre Martin Klober, représentant des Nations Unies en Libye et Ibrahim Al-Jadhran, chef des Gardes des installations pétrolières (GIP). En effet, il y a une semaine, le représentant de l’ONU avait parlé d’une reprise prochaine des exportations avec la réouverture des terminaux pétroliers de Al Sidra et Ras Lanouf. Ces deux ont été fermés après des attaques de l’Etat Islamique au début de l’année. Jusqu’ici, les GIP, qui ont rallié le GNA sont les protecteurs attitrés des installations pétrolières libyennes. Ils sont opposés dans des combats qui peuvent souvent être d’une extrême violence aux djihadistes de l’EI.

NOC-Tripoli Vs. NOC-Benghazi

Cependant, la NOC, elle non plus, n’a pas échappé aux dissensions. Elle s’est scindée en deux branches rivales, l’une fidèle à la GNA et l’autre obéissant aux ordres du gouvernement de Benghazi. Même si, le 3 juillet dernier, la NOC-Tripoli et la NOC-Benghazi ont annoncé leur fusion, rien n’est fait concrètement. La branche de la compagnie pétrolière basée à Tripoli a demandé, mardi, de ne pas compromettre l'exploitation pétrolière à cause des dissensions politiques. Mais, pour l’heure c’est resté lettre morte. Après l’accord avec le représentant onusien, la NOC avait rencontré des représentants de compagnies pétrolières européennes, notamment le Français Total, l’Italien Eni et l’Espagnol Repsol. Ces dernières ont notamment exigé que soient ré-ouvertes les installations. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 28/07/2016 à 17h44, mis à jour le 28/07/2016 à 18h00