Le gouvernement égyptien a autorisé l'armée à fonder une compagnie pharmaceutique alors que les prix des médicaments se sont envolés ces derniers mois et que certains viennent à manquer, a-t-on appris de source officielle lundi 23 janvier.
Le Premier ministre Chérif Ismaïl "autorise l'Autorité nationale de la production militaire à participer à la mise en place d'une société commune cotée, la Compagnie nationale pour les produits pharmaceutiques", selon la décision publiée dimanche dans le Journal officiel.
Le texte ne précise pas quels sont les médicaments qui pourront être produits par cette compagnie.
Ces derniers mois, l'Egypte s'est retrouvée confrontée à une grave pénurie de devises étrangères -en raison de la dépréciation de la livre par rapport au dollar- et le coût de la vie a explosé. Des produits ont ainsi disparu des rayons, dont des médicaments vitaux pour soigner le diabète, les maladies cardiaques, le cancer ou l'insuffisance rénale.
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Les distributeurs expliquent que l'importation de certains médicaments, achetés en dollars, est devenue plus onéreuse. Un surcoût qu'ils ne peuvent répercuter à la vente, le gouvernement imposant un tarif fixe pour les médicaments, d'où les pénuries.
Cette version est contestée par le ministère de la Santé qui les accuse de restreindre l'approvisionnement des pharmacies afin d'obtenir une hausse des tarifs réglementés.
Le 12 janvier, le ministre de la Santé Ahmed Emad a toutefois annoncé une augmentation de 30 à 50% des prix d'un quart des médicaments vendus en Egypte.
Minée par une grave crise économique depuis la révolte de 2011 contre Hosni Moubarak, le pays a obtenu un prêt de 12 milliards de dollars (11 milliards d'euros) du Fonds monétaire international (FMI) et le gouvernement a lancé un douloureux programme d'austérité. En novembre, il a également pris la décision de libérer le cours de la livre égyptienne.
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L'armée, épine dorsale du régime politique, joue un rôle économique important depuis des décennies, ses usines produisant des pâtes, de l'eau minérale ou encore du ciment.
Mais depuis l'arrivée au pouvoir d'Abdel Fattah al-Sissi, lui-même ancien chef de l'armée, élu président après avoir destitué l'islamiste Mohamed Morsi en 2013, l'armée a franchi une étape supplémentaire, même s'il est difficile d'évaluer l'ampleur des activités économiques de l'institution.
En décembre, Sissi a toutefois indiqué que la participation de l'armée dans l'économie nationale était de 1,5 à 2%.