Cameroun: le gouvernement refuse d'augmenter le prix de l’huile de palme

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Le 05/07/2017 à 09h59

Certains producteurs demandaient le relèvement du prix du kilogramme d’huile de palme brute dans une fourchette située entre 550 et 600 francs CFA. Le gouvernement vient de s'y opposer. Voici les arguments avancés.

Au Cameroun, depuis quelque temps, les producteurs d’huile de palme mettent la pression pour le relèvement du prix du kilogramme de cette denrée.

Parmi eux, le géant du secteur, la Société camerounaise de palmeraies (SOCAPALM) qui demande l’augmentation du prix de cession du kilogramme d’huile de palme brute dans une fourchette située entre 550 et 600 francs CFA.

Entre autres raisons évoquées, le fait que le prix de l’huile de palme n’a pas bougé depuis une dizaine d’années alors que les charges de production se sont alourdies. Pour la SOCAPALM et ses congénères, une augmentation du prix permettrait d'accélérer les programmes d'investissement pour l'extension des plantations et l'acquisition des semences de noix de palme.

Autant d’actions qui permettraient de combler le déficit en production d’huile de palme du pays. Un gap estimé à environ 130.000 tonnes.

Mais le gouvernement camerounais a opposé une fin de non-recevoir à ladite requête. Une décision prise en fin de semaine à l’issue d’une concertation avec des producteurs et transformateurs d'huile de palme. Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, leur a demandé d’explorer et de proposer d’autres voies pour combler de déficit de production dans la filière.

D'ailleurs, en réalité, tout le monde n’était pas d’avis à augmenter les prix. «Je m’interroge sur la véracité des arguments invoqués par la SOCAPALM, parce que c’est elle qui est à l’origine de la question du relèvement du prix de cession du kilogramme d’huile de palme brute. A l’analyse, la volonté de cette entreprise ne se justifie pas. Elle souhaite par exemple l’arrimage du prix de cession au marché international en période de baisse de production où la matière première se fait rare et chère», affirme Jacquis Kemleu, secrétaire général de l’Association des raffineurs des oléagineux. Ici, d’autres actions comme la facilitation de l’accès au financement des producteurs et la mise à disposition de semences et engrais de qualité sont évoquées pour relever la production.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 05/07/2017 à 09h59