Cameroun-Tchad: un chemin de fer de 2,3 milliards d'euros pour relier les 2 pays

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Le 20/07/2017 à 08h27, mis à jour le 20/07/2017 à 08h29

Trois milliards de FCFA (4,57 millions euros) sont mobilisés par les deux pays et la Banque africaine de développement pour les études de faisabilité du projet. Cette voie ferrée d'une longueur de 1.000 km devrait nécessiter 1.500 milliards de FCFA (2,3 milliards d'euros).

Le projet de chemin de fer entre le Tchad et le Cameroun devrait bientôt entrer dans sa phase opérationnelle. Ce mercredi 19 juillet 2017 à Yaoundé, les documents relatifs aux études de faisabilité du projet ont été signés entre les deux pays et la Banque africaine de développement (BAD).

Trois milliards de F CFA ont été mobilisés pour cette étape. «Ce protocole d’accord marque une étape importante dans la réalisation de ce grand projet intégrateur voulu par les chefs de l’Etat camerounais et tchadien», a déclaré le ministre camerounais des Transports, Edgar Alain Mebe Ngo’o à l’issue de la signature des documents.

L’idée du projet du chemin de fer Tchad- Cameroun avait entre autres, été émise par le chef de l’État Tchadien, Idriss Deby Itno, en visite au Cameroun en 2011. Il consistera notamment à prolonger la ligne qui s’arrête jusqu’ici à Ngaoundéré, chef lieu de la province camerounaise de l’Adamaoua, jusqu’à Ndjamena au Tchad.

Une voie ferrée longue d’environ 1.000 km et dont le financement est estimé à approximativement 1.500 milliards de FCFA (2,3 milliards d'euros).

Pour les autorités du Tchad et du Cameroun, ce projet est important, aussi bien sur les plans stratégiques qu’économique. Il devrait contribuer à densifier les flux d’échanges entre les deux pays, soutenir la croissance économique de la sous-région et consolider le processus d’intégration de la zone Cemac.

Le Tchad n’ayant pas de façade maritime, les produits devant approvisionner le pays sont débarqués à Douala au Cameroun et sont dans la majorité des cas, acheminés via la route après Ngaoundéré. Le chemin et long et plutôt dangereux, au regard du contexte sécuritaire lié à la lutte contre la secte terroriste Boko Haram, qui sévit dans cette zone.

En visite au Cameroun ces derniers jours, le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a réaffirmé l’intérêt de la BAD à financer ce projet. C’est le groupe français Bolloré Africa Logistics, concessionnaire du chemin de fer à travers la Cameroon Railways (Camrail), qui a été désigné partenaire technique du projet. L’accord cadre portant notamment création de la commission ferroviaire mixte entre le Tchad et le Cameroun a aussi été signé 2014. 

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 20/07/2017 à 08h27, mis à jour le 20/07/2017 à 08h29