N’Djamena, la capitale tchadienne, a abrité du 12 au 14 décembre le deuxième forum tripartite Tchad-République centrafricaine-Cameroun sur la facilitation du transit des marchandises. Lesquelles passent par les ports camerounais de Douala et de Kribi, avant d’emprunter les corridors menant soit à N’Djamena, soit à Bangui puis vers d’autres localités de ces deux Etats n’ayant pas d’accès direct à la mer.
Hélas, le transit vers le Cameroun n’est pas un long fleuve tranquille. Les chargeurs, transporteurs, et autres acteurs du commerce extérieur font face à de multiples obstacles. Autant de griefs rappelés la semaine dernière à N’Djamena.
Au niveau du Port autonome de Douala, les parties tchadienne et centrafricaine ont déploré la restriction dans la vente de tickets d’accès journaliers, la ristourne prévue mais non accordée aux marchandises en transit ou le délai de passage toujours aussi long.
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A la douane, on parle aussi des longs délais d'attente ou de la double taxation des produits défiscalisés.
Le long du corridor, l’on parle de l’institutionnalisation des tracasseries, de la non-harmonisation entre le système de pesée portuaire et ceux utilisés dans les corridors, les dysfonctionnements observés dans les stations de pesage, la non-prise en compte des délais fixés par le Code communautaire dans l’acheminement de la marchandise pour examiner les pénalités liées au Gps, les infractions sans base légale infligées par des éléments de la police et de la gendarmerie ou l’insuffisance de l’éclairage public et de l’insalubrité.
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Les participants au forum ont tenté de proposer des solutions. Les syndicats ont notamment été sollicités pour dresser la liste des personnes et des véhicules concernés par la délivrance des tickets au port de Douala et l’autorité portuaire sollicitée. En outre, lea autorités du port ont mis des espaces à la disposition du Tchad et de la RCA (10 ha chacun), qui demandent à être aménagés.
Mais pour Victoria Djongobe, présidente du Groupement des transporteurs centrafricains, la situation piétine. «On a réitéré les mêmes recommandations que lors du premier forum tenu au Cameroun. Nous souhaitons vraiment qu’elles soient appliquées», espère-t-elle. Pour sa part, Cyrus Ngo’o, directeur général du Port autonome de Douala, assure que beaucoup de changements seront opérés. Aussi, «nous allons transmettre nos rapports à nos différents gouvernements, pour que les recommandations qui concernent les Etats soient prises en main».