Cameroun: la guerre des "mototaxis" à Kribi

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Le 30/12/2018 à 11h46

Antoine Bisaga, préfet de l’Océan, dans le sud du pays, a reçu un projectile à la nuque le 25 décembre dernier lors d’une tentative d’apaisement des conducteurs de moto-taxis qui manifestaient contre la blessure par balle d’un de leurs collègues.

Antoine Bisaga, préfet de l’Océan, dans la région du Sud, a reçu un projectile à la nuque le 25 décembre 2018 lors d’une manifestation de conducteurs de moto-taxis à Kribi, cité balnéaire très prisée des touristes, notamment en cette période de fêtes de fin d’année. Blessée, il a été rapidement évacué à l’hôpital de district de la ville où il a aussitôt été pris en charge. «J’ai vu le sang jaillir. Immédiatement, j’ai été conduit à l’hôpital. La prise en charge a été immédiate et assez efficace», a-t-il déclaré sur les ondes de la radio nationale, au lendemain de cet incident.

Mardi, jour de la célébration de la fête de la Nativité, des benskineurs - comme on les appelle communément au Cameroun - ont érigé des barricades ici et là dans la ville pour protester contre la blessure par balle d’un de leurs collègues. «Un gendarme a usé de son fusil et a tiré sur un moto-taximan. Cette balle a effectivement blessé la cuisse de ce dernier», indique le préfet, sans plus de précisions. De sources officielles, la balle a été tirée par un élève gendarme au poste de contrôle mixte situé à l’entrée de la ville, aux alentours de 21 heures locales (20h GMT).

En guise de revanche, les conducteurs de moto-taxis ont débarqué en trombe sur les lieux de l’incident et ont saccagé le poste de contrôle. Avant de paralyser la circulation sur le pont de la Kienké, axe généralement très fréquenté par les automobilistes. Douze d’entre eux ont été interpellés et une vingtaine de motos confisquées par les éléments du commissariat central de la ville. A en croire les autorités locales, tout est cependant rentré dans l’ordre. «La ville est calme, elle a été pacifiée toute la nuit», a déclaré Antoine Bisaga, au lendemain de cet incident. Le gouverneur de la région du Sud, Félix Nguélé Nguélé, est également descendu sur le terrain pour rassurer les populations. Il a prescrit des «mesures anticipatives» pour que de telles situations ne se reproduisent plus dans la ville, apprend-on.

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Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 30/12/2018 à 11h46