Le président nigérian, nouvellement élu pour un second mandat à la tête de la première puissance économique et du pays le plus peuplé du continent, a fortement augmenté le salaire minimum des salariés nigérians.
Désormais, la loi sur le salaire minimum fixe le montant à 30.000 nairas (soit 83 dollars) par mois, contre 18.000 nairas auparavant. Cette revalorisation du salaire minimum est «applicable immédiatement».
Cette décision intervient après des mois de contentieux entre les syndicats, le gouvernement fédéral et les gouverneurs des régions qui s’opposent à cette forte augmentation.
Ces derniers avancent qu’avec cette forte augmentation, ils ne pourraient plus payer leurs fonctionnaires. Toutefois, les TPE employant moins de 25 personnes ne sont pas concernées par cette décision.
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Il faut souligner qu’avec un salaire minimum de 18.000 nairas, plusieurs salariés vivent dans une précarité totale.
En effet, à cause de la récession de 2016-2017 consécutive à la chute du cours du baril de pétrole et une inflation galopante de 11,5%, la cherté du coût de la vie est devenue telle que la situation des salariés est devenue intenable.
A titre d’illustration, un sac de riz de 25 kilogrammes coûte environ 10.000 nairas, soit plus de la moitié du salaire minimum avant la décision d’augmenter ce montant.
En conséquence, plus de 87 millions de nigérians, soit presque la moitié de la population du premier producteur de pétrole du continent avec 2 millions de barils par jour, vit dans une extrême pauvreté, avec moins de 2 dollars par jour, dans un pays miné par une corruption endémique.
A travers cette décision, le président Muhammadu Buhari veut prouver qu’il est à l’écoute de la catégorie la plus vulnérable de la population nigériane, dont il est désormais le président.