La Tanzanie augmente de près d'un quart le salaire minimum

Des travailleurs tanzaniens.

Des travailleurs tanzaniens.. DR

Le 15/05/2022 à 09h46

La présidente de la Tanzanie a approuvé samedi une augmentation de près de 25% du salaire minimum, sur fond d'inflation et de protestations contre le coût élevé de la vie.

Samia Suluhu Hassan a décidé d'augmenter le salaire minimum de 23,3 %, tout en augmentant les salaires des fonctionnaires pour la première fois depuis 2016, a indiqué son bureau dans un communiqué.

"L'augmentation des salaires a été approuvée en tenant compte du produit intérieur brut du pays, des recettes intérieures et de l'évolution de l'économie locale et mondiale", a précisé la présidence.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2021 suite au décès de son prédécesseur John Magufuli, Mme Hassan a entrepris de rompre avec certaines de ses politiques en tendant la main à l'opposition et en adoptant une autre approche de la pandémie de coronavirus, que le défunt avait minimisée.

M. Magufuli avait refusé de revoir les salaires après son élection en octobre 2015 et s'était concentré sur d'ambitieux plans d'infrastructures via la construction de ports et de chemins de fer et la relance de la compagnie aérienne nationale.

L'économie tanzanienne a ralenti à 4,8 % en 2020, remontant à peine à 4,9 % l'année suivante, alors que les restrictions de voyage liées au Covid-19 ont malmené le secteur du tourisme, source de revenus essentielle dans ce pays d'Afrique de l'Est.

Depuis, le coût du carburant et des denrées alimentaires a par ailleurs augmenté en raison notamment de la guerre en Ukraine.

Lors des célébrations de la Fête du travail, le 1er mai, des syndicats et des fonctionnaires ont manifesté à Dodoma, la capitale de la Tanzanie, pour réclamer une augmentation des salaires.

L'année dernière, le Fonds monétaire international (FMI) a prêté à la Tanzanie plus d'un demi-milliard de dollars, affirmant que le pays devait faire face à des coûts sanitaires, économiques et humanitaires "urgents" dans le contexte de la pandémie.

Sous John Magufuli, qui avait rejeté tout confinement et mesures préventives, allant jusqu'à affirmer que son pays s'était "libéré" du Covid-19 par la prière, la Tanzanie a fait figure d'exception dans la lutte mondiale contre cette maladie.

A l'inverse, Mme Hassan a tenté de freiner la propagation du virus en lançant une campagne de vaccination contre le coronavirus en juillet.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 15/05/2022 à 09h46