La sécheresse qui sévit dans le sud de l’Angola menace de malnutrition et de famine des dizaines de milliers de petits éleveurs victimes des grands producteurs de bétail, a averti mardi 22 octobre Amnesty International. Dans un rapport publié à Luanda, l’ONG a exhorté le gouvernement angolais à fournir sans délai une aide alimentaire d’urgence aux populations menacées de la ville de Gambos, dans la province de Huila.
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«La sécheresse qui sévit actuellement en Angola illustre l’impact dévastateur de l’élevage commercial sur les habitants de Gambos », a regretté dans un communiqué le directeur régional d’Amnesty International, Deprose Muchena. « Les éleveurs traditionnels ont perdu leurs meilleures terres et se retrouvent aujourd’hui impuissants, alors que leurs enfants et leurs familles vont se coucher le ventre vide», a-t-il ajouté.
«Sous-alimentation»
Selon l’ONG, les petits éleveurs de la région, la principale productrice de produits laitiers du pays, ont été chassés de leurs terres par moins d’une cinquantaine de grandes exploitations industrielles, qui exploitent aujourd’hui les deux tiers des pâturages les plus fertiles du secteur. Amnesty accuse les autorités de Luanda d’avoir largement favorisé ce mouvement depuis la fin de la guerre civile (1975-2002), sans indemniser les éleveurs déplacés. Le gouvernement n’a pas dans l’immédiat réagi au rapport.
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Privés des terres les plus productives pour cultiver de quoi se nourrir et faire paître leur bétail, les petits éleveurs se nourrissent de plantes sauvages qui provoquent des maladies. « De nombreuses personnes tombent gravement malades en raison de la sous-alimentation, a témoigné sous couvert d’anonymat l’un d’eux, cité dans le rapport. Je connais quelqu’un ici qui est mort de faim. »
Comme le reste de l’Afrique australe, l’Angola est victime depuis plusieurs années d’épisodes de sécheresse aggravés par le phénomène climatique El Niño qui affectent la production agricole et menacent la sécurité alimentaire des populations.
Le pays est plongé depuis 2014 dans une grave crise économique causée par la dégringolade des prix du pétrole, dont il est avec le Nigeria le principal producteur d’Afrique subsaharienne. Au pouvoir depuis deux ans, le président Joao Lourenço a promis de diversifier l’économie, notamment en développant le secteur agricole, mais sans grands résultats jusque-là.