Cameroun. Port de Douala: la filiale du groupe Bolloré conteste la réquisition de ses biens

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Le 01/01/2020 à 10h36, mis à jour le 01/01/2020 à 10h59

Douala International Terminal est contrainte de céder ses biens pour une durée d'un an renouvelable à la régie du terminal à conteneurs du port de Douala, en charge de s'occuper des opérations de logistique sur cette plate-forme portuaire. Une procédure contestée en justice par le groupe Bolloré.

Dans l’affaire opposant APMT Terminals BV-Bolloré SA au Port autonome de Douala (PAD), le tribunal administratif du Littoral a pris la décision, le 26 décembre dernier, d'annuler la procédure d'attribution du Terminal à conteneurs du port de Douala Bonabéri à un nouveau concessionnaire.

A l'issue des résultats de l’appel d'offres international publié par le Port Autonome de Douala, le groupe suisse Terminal Investment Limited (TIL) a été choisi pour remplacer Douala International Terminal (DIT), filiale du groupe Bolloré. Une procédure contestée en justice par APMT Terminals BV-Bolloré, classé septième sur dix candidats.

"Il s'agit de l'application des dispositions du décret du 24 janvier 2019, portant réorganisation du Port Autonome de Douala, du reste reconnu dans le contrat de concession qui a pris fin le 31 décembre 2019, dans ses articles 42 et 48. Ceux-ci donnent, entre autres, le droit de subrogation et de préemption au concédant de PAD en cas d'absence d'un nouveau concessionnaire", a réagi le Port Autonome de Douala dans un communiqué à ce sujet. 

«Cette décision qui n'attribue pas un nouveau concessionnaire conforte le Port autonome de Douala dans la reprise des activités de son terminal à travers la régie déléguée créée, le 6 décembre 2019, par une résolution du conseil d’administration du PAD, pour la continuité du service public. 

Par ailleurs, à quelques jours de la fin de la concession du terminal à conteneurs du port de Douala, la pression monte sur cette filiale du groupe Bolloré. Il y a quelques jours, le Port Autonome de Douala, qui gère les intérêts de l’État camerounais dans la gestion de cette infrastructure portuaire, a demandé au groupe Bolloré de liquider les droits des personnels, dans la perspective de son départ imminent du terminal à conteneurs.

Au cours d'une réunion entre les deux structures, le directeur général du Port Autonome de Douala, Cyrus Ngo'o, a demandé de prendre des dispositions utiles et ce, dans les meilleurs délais, pour résoudre tous les problèmes pendants relatifs aux personnels. Il a également rassuré les délégués du personnel quant à leur situation.

Une cellule de mobilité pourrait être mise en place dès début janvier 2020 pour les employés de Douala International Terminal, afin de pallier un éventuel licenciement. Ce, notamment dans le cas où la fin de la concession de la filiale du groupe Bolloré n'aboutirait pas au transfert de l’ensemble de son personnel à la Régie du Terminal à Conteneurs du port de Douala Bonabéri (RTC).

Cette structure a été mise en place par le Port Autonome de Douala pour la gestion, à titre transitoire, des diverses opérations de logistiques avec les parties prenantes à cette plateforme portuaire, en attendant la désignation d'un nouvel opérateur.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 01/01/2020 à 10h36, mis à jour le 01/01/2020 à 10h59