Le Tchad rembourse 100 millions de dollars à l'Angola avec des têtes de bovins

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Le 19/03/2020 à 14h14, mis à jour le 19/03/2020 à 14h17

A la place de virement en devises étrangères, le Tchad a trouvé la parade concernant une dette contractée en 2017 auprès de Luanda. Pour l'Angola, c'est également une excellente solution, car elle lui permettra de reconstituer un cheptel décimé par la sécheresse.

En temps de crise, tous les moyens sont bons pour soulager le budget. Le Tchad, qui doit faire face à la forte baisse des cours du pétrole, semble avoir trouvé la parade pour faire face à ses difficultés de trésorerie.

En vue de s'acquitter d'une dette de 100 millions de dollars contractée auprès de l'Etat angolais, le gouvernement tchadien a choisi la livraison des têtes de bétail. En début de semaine, Luanda a reçu quelque 1000 vaches, arrivées par bateau en guise d'une première tranche du paiement.

Au total, sur une dizaine d'années, l'Angola doit recevoir quelque 75.000 têtes de bovins tchadiens, correspondant ainsi à 1333 dollars par unité. Avant la fin du mois de mars, 3.500 autres têtes devraient suivre, selon le journal officiel angolais qui a publié l'information.

Ce paiement inédit a été convenu entre les deux pays dans leur intérêt mutuel. En effet, le Tchad avait contracté cette dette en 2017, mais n'est pas financièrement capable de rembourser les échéances, à cause des prix du pétrole qui n'ont cessé de reculer depuis cette date. Or, N'Djaména comptait beaucoup sur ses hydrocarbures pour honorer ses engagements, c'est donc une aubaine. Ces têtes de bétail ne représentent qu'une infime partie des exportations animalières, lesquelles pèsent pour 30% du total du commerce extérieur du pays.

Pour Luanda également la proposition de remboursement en têtes de bétail est la bienvenue. En effet, le pays a connu une vague de sécheresse qui a décimé une bonne partie de son cheptel qui doit connaître une sorte de repos biologique forcée afin de se reconstituer. Pour assurer ses besoin en viande, l'Angola est obligée d'importer des quantités importantes à partir du Brésil, ce qui correspondant également à des sorties importantes de devises. L'Angola, comme le Tchad, compte également sur son pétrole pour assurer de tels approvisionnements.

Ce troc qui semble être d'un autre âge est donc la solution idéale pour les deux pays. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 19/03/2020 à 14h14, mis à jour le 19/03/2020 à 14h17