La relance de la filière tomate, durement éprouvée par la crise sanitaire était au menu de la réunion hebdomadaire du Comité interministériel chargé d’évaluer et de suivre la mise en œuvre de la stratégie gouvernementale de riposte contre la pandémie du Covid-19, le 16 juillet 2020 à Yaoundé, la capitale. Une assise présidée par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute.
«Le plan de relance de la production locale de tomate en cours d’élaboration prévoit une série de mesures d’accompagnement, dont l’identification des coopératives les plus impactées par le Covid-19, le renforcement des capacités techniques de production et de transformation des tomates et l’appui des agriculteurs en intrants et en équipements agricoles», indique notamment le communiqué qui a sanctionné cette concertation.
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Dans le détail, le gouvernement camerounais se donne six mois pour éviter un effondrement total de cette filière qui génère près de 600.000 emplois, avec une production moyenne de 700.000 tonnes par an. Ce, à travers quelque 330.000 petits producteurs familiaux ou organisés.
Le plan envisagé prévoit en outre des appuis divers (motopompes, pulvérisateurs, produits sanitaires, semences hybrides) pour un coût global de deux milliards de francs CFA. En matière de transformation locale, sur le long terme, les autorités songent à la réhabilitation de la Société des conserveries agricoles du Noun, dans la région de l’Ouest, l’un des bassins de production les plus importants.
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Cette société a, comble de paradoxe, cessé de fonctionner à cause de l’insuffisance de matière première. Il existe bien sur le marché local, des marques camerounaises de tomate concentrée, mais les rares agro-industries du secteur drainent peu de matières premières locales vers leurs usines.
La création de structures de moindre importance dans les bassins de production ou les centres de consommation, la mise en place des mini-unités de transformation dans les coopératives et l’augmentation de la production nationale de tomates font également partie du projet de développement des cultures maraîchères. Cependant, nombre de producteurs souhaitent également l’ouverture des frontières, afin de permettre l’écoulement de la production vers les marchés de la sous-région, entre autres.