"Nous discutons avec le gouvernement libyen et la compagnie libyenne nationale de pétrole au sujet de champs terrestres et offshore (pour rechercher) du pétrole et du gaz", a déclaré à des journalistes un haut responsable du ministère turc de l'Energie.
"Nous sommes aussi en discussions avec eux dans d'autres domaines liés à l'énergie comme la production d'électricité. Ils ont d'immenses besoins énergétiques, notamment en électricité", a ajouté le responsable, parlant sous couvert d'anonymat.
Les pourparlers portent aussi, selon lui, sur "le développement du réseau (de distribution) et potentiellement l'exploitation et la construction de pipelines".
La Libye, qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d'Afrique, est déchirée par un conflit entre deux pouvoirs rivaux: le Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU et basé à Tripoli et le maréchal Khalifa Haftar, qui règne sur l'Est et une partie du Sud.
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Ankara et le GNA ont signé en novembre 2019 un accord de délimitation maritime sur lequel la Turquie se base pour revendiquer un plateau continental considérablement étendu où elle mène des recherches gazières au grand dam de la plupart des pays riverains de la Méditerranée orientale, notamment la Grèce et Chypre.
Bien que les recherches turques en Méditerranée orientale n'aient abouti à aucune découverte majeure depuis leur lancement en 2018, Ankara, déterminé à s'imposer comme un acteur majeur dans cette zone face à ses rivaux régionaux et à trouver des ressources pour réduire sa facture énergétique, entend les poursuivre en dépit des frictions qu'elles suscitent.
Le président Recep Tayyip Erdogan a ainsi annoncé le 21 août que la Turquie avait découvert en mer Noire un gisement de gaz naturel avec des réserves estimés à 320 milliards de mètres cubes, et que son pays allait intensifier ses recherches en Méditerranée orientale aussi.
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Selon le responsable du ministère de l’Énergie, la Turquie importe actuellement 92% de ses besoins en pétrole brut et "presque tous ses besoins en gaz naturel".
Le gaz découvert en mer Noire, que la Turquie entend distribuer à partir de 2023 lui permettra lorsque sa production sera à son pic de couvrir "30% de ses besoins" sur un certain nombre d'années.
"Nous devrons continuer à importer 70% de nos besoins. La découverte en mer Noire est considérable, mais nous avons besoin de plus de gaz", a-t-il dit.