Après l’allemand Volkswagen en 2020, le japonais Toyota a inauguré, le mardi 29 juin 2021, une petite unité de montage automobile au Ghana. D’un investissement de 7 millions d’euros, cette unité implantée dans la ville de Téma, située à 30 km de la capitale Accra, permettra de produire autour 1.330 véhicules pour sa première année d’exploitation. Au départ, le montage concernera les modèles pick-up de Toyota et deux autres gammes de Suziki. La production est destinée aux marchés local et régional et pourrait être augmenté en fonction de l’évolution de la demande.
Pour Toyota, cette implantation rentre dans le cadre de la stratégie de la marque de véhicule la plus vendue au monde qui s’est engagée à étendre ses activités en Afrique en s’implantant dans 5 pays: Nigéria, Egypte, Ghana, Rwanda et Kenya.
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Pour le Ghana, cette implantation intervient après celle, plus importante, de l’allemand, second constructeur mondial, qui a inauguré le 3 aout 2020 son unité d’assemblage de véhicules au Ghana. Volkswagen Ghana, filiale à 100% du constructeur allemand, importe des kits SKD (Semi-knocked down-kits automobiles assemblés partiellement) et assemble plusieurs modèles (Tiguan, Passat et Teramont) dans son unité d’Accra.
Contrairement à l’unité de Toyota, celle de Volkswagen, bien que modeste encore, est beaucoup plus importante, avec une capacité de d’assemblage de 5.000 unités par an, et la possibilité de la porter à 30.000 unités annuellement au besoin.
En plus de ces deux constructeurs de véhicules de particuliers et de pick up, le pays a aussi su attirer le fabricant chinois de camions lourds Sinotruk International, également implanté en 2020 et qui assemble 1.500 camions destinés au marché ghanéen et ouest-africain.
Au-delà de ces trois opérateurs déjà implantés, plusieurs autres constructeurs internationaux devront suivre dont Renault, Nissan, Kia, Hyundai,…
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En juin 2020, Fabrice Cambolibe, vice-président et président de la région Afrique-Moyen-Orient-Inde chez le français Renault avait révélé lors d’une visite au président Nana Akufo-Addo, l’intention du groupe de créer une usine d’assemblage au Ghana après une étude attentive du climat des affaires du pays.
De même, Nissan Motor ouvrira une unité d’assemblage automobile en 2022. Cette unité rentre dans le cadre de la stratégie du constructeur nippon visant à doubler sa production en Afrique et au Moyen-Orient pour répondre à une demande croissante. Cette installation devrait contribuer à produire entre 50.000 et 60.000 unités par an.
Et selon le ministre ghanéen du Commerce et de l’Industrie, Alan Kyerematen, les constructeurs sud-coréens Hyundai et Kia vont implanter des unités de montage d’ici fin 2022.
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Pourquoi tous ces constructeurs s’intéressent au marché ghanéen? Plusieurs facteurs expliquent l’intérêt des géants mondiaux de l’automobile pour ce pays de 32 millions d’habitants, le second le plus peuplé d’Afrique de l’Ouest, après le Nigéria.
D’abord, l’arrivée des constructeurs étrangers s’explique par la politique industrielle adoptée par les autorités ghanéennes avec la mise en place de la Politique de développement automobile du Ghana (GADP). Axée sur 10 piliers, cette politique vise à faire du Ghana, deuxième puissance économique de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), un hub industriel pleinement intégré et compétitif pour l’industrie automobile en Afrique de l’Ouest.
Ensuite, pour attirer les constructeurs étrangers, le Ghana ne cesse d’améliorer son environnement des affaires. Le pays est encore loin des meilleurs pays d’Afrique (Maurice et Rwanda, seuls pays africains dans le top 50 mondial), puisqu'il occupe le 113e mondial, affiche toutefois son ambition de passer rapidement dans le top 100 en améliorant son environnement des affaires.
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Par ailleurs, le Ghana offre des incitations fiscales très avantageuses aux constructeurs qui s’implantent. Ainsi, des allègements fiscaux pouvant aller jusqu’à 10 ans sont offerts au profit des constructeurs qui implantent des unités de montage. Parallèlement, le Ghana a aussi décidé de freiner les importations de véhicules neufs et d’occasions, en appliquant un droit de douane de 35% pour booster la production locale. Une taxation qui pousse les constructeurs à implanter de petites unités afin de ne pas supporter de lourds droits de douane.
En outre, pour mieux inciter les constructeurs étrangers, le Ghana a aussi décidé réduire les importations de véhicules d’occasion qui représentent actuellement environ 80% des importations de véhicules du pays en interdisant l’accès à son territoire aux véhicules d’occasion de plus de 10 ans. De même, le pays a interdit les importations des véhicules accidentés venant d’Europe.
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Enfin, l’implantation des constructeurs étrangers s’explique par l’opportunité qu’offre le marché ghanéen qui permet d’accéder au marché de la CEDEAO et de ses plus de 400 millions de consommateurs. Un marché à fort potentiel sachant que plus de 85% des véhicules importés actuellement au niveau de cette région sont des occasions.
Bref, en s’implantant au Ghana, les constructeurs souhaitent se rapprocher du marché ouest-africain qui comptera 500 millions d’habitants à l’horizon 2030. Un marché à fort potentiel sachant que le marché des véhicules neufs en Afrique subsaharienne est promu à un avenir meilleur dans les années à venir. Avec 1,2 milliard d’habitants, soit 17% de la population mondiale, l’Afrique ne compte que près de 2% du parc automobile mondial avec un taux de motorisation de 44 voitures pour 1.000 personnes, contre 661 en Amérique du Nord et 569 au sein de l’Union européenne.