Automobile: voici pourquoi l'Allemand Volkswagen multiplie ses unités de montage en Afrique

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Le 12/02/2020 à 16h18, mis à jour le 13/02/2020 à 11h30

Le constructeur allemand, qui a opté pour de petites unités de montage dans son modèle économique en Afrique, vient d’annoncer l'implantation d'une unité d’assemblage de véhicules en Angola. Volkswagen sera donc désormais présent dans une dizaine de pays africains. Voici ses ambitions.

Présent en Afrique depuis 1951, avec une unité de construction automobile en Afrique du Sud, le constructeur automobile allemand affiche depuis quelques années ses ambitions en Afrique, à l’instar d'autres constructeurs automobile, dont Renault, PSA, ou encore Toyota. 

Volkswagen a lancé une offensive sur le continent il y a trois ans et se base sur modèle économique caractérisé par l’implantation de petites unités de montage automobile.

Ces unités sont pilotées à partir de l'Afrique du Sud où le groupe dispose de sa première usine installée sur le continent, et a des liens de partenariat avec de nombreux fournisseurs. Volkswagen produit en effet depuis ce pays, chaque année, 161.900 véhicules, dont 108.000 pour l’exportation.

A partir des sites stratégiques sud-africains qui fournissent les composants nécessaires à l'assemblage des véhicules, le groupe allemand a pu multiplier, au cours de ces dernières années, les implantations de petites unités de montage automobile, et compte poursuivre cette stratégie dans d'autres pays du continent.

L’annonce a d'ailleurs été faite par les dirigeants du groupe automobile, les 6 et 7 février derniers, lors la tournée qu'a effectuée la chancelière allemande Angela Merkel en Afrique du Sud et en Angola.

En janvier 2019, le groupe avait par ailleurs signé un protocole d’accord avec les autorités éthiopiennes pour l’implantation d’une unité de montage automobile dans le pays. Cet accord prendra effect avec l’installation d’une unité de montage de véhicules, et la production de composants automobiles en Ethiopie. 

Le choix de ce pays n’est pas anodin, son économie ayant été la plus dynamique du continent africain ces dix dernières années. L'Ethiopie est, par ailleurs, le second pays le plus peuplé d’Afrique, avec plus de 105 millions d’habitants, après le Nigeria.

Lors de la cérémonie de signature de ce protocole, Thomas Schaefer, directeur régional de Volkswagen pour l'Afrique subsaharienne, installé en Afrique du Sud, avait annoncé que le constructeur automobile allemand allait «exploiter l’expertise et les ressources stratégiques existantes en Ethiopie pour permettre d’établir un secteur florissant des composants automobiles».

Avant l’Ethiopie, Volkswagen avait signé des protocoles d’accord avec le Nigeria, en 2015, et le Ghana, en 2019.

En plus de l’implantation d’unités de montages dans ces deux pays, le constructeur allemand compte faire du Nigeria, première puissance économique du continent et le pays le plus peuplé d’Afrique avec plus de 210 millions d’habitants, un hub pour le secteur automobile en Afrique de l’Ouest.

Au Ghana, l’unité de montage de Volkswagen, d’une capacité de 5.000 unités au départ, a pour vocation de produire jusqu’à 30.000 véhicules et devra monter quatre véhicules de série conçus par le constructeur allemand, la Tiguan, la Teramont, la Passat et la Polo.

En Afrique du Nord, Volkswagen assemble déjà des voitures en Algérie depuis 2017.

Le constructeur automobile possède également des usines de montage de véhicules au Kenya depuis 2016 et au Rwanda depuis 2018.

Au Rwanda, l’unité d’assemblage du groupe allemand a débuté ses activités de production en juin 2018, avec un objectif initial de 5.000 véhicules annuels à destination exclusive du marché rwandais.

Cette unité a nécessité un investissement de 20 millions d’euros, et assemble les citadines Volkswagen Polo.

Mais étant donné sa petite taille, l'unité pourra flexibiliser sa production et étoffer son catalogue avec le montage à venir d’autres véhicules de serie du constructeur allemand: la Passat, la Tiguan, l'Amarok et la Teramont.

Cette usine d'assemblage, à Kigali, la capitale, reçoit les composants nécessaire au montage des véhicules depuis le site Volkswagen en Afrique du Sud, via le Kenya.

La décision prise de la localisation de ces implantations est le résultat d’une étude approfondie, qui avait été réalisée en 2016 et qui a permis de faire un choix parmi les pays ayant le potentiel de croissance le plus élevé du continent, ainsi qu'un revenu par habitant jugé "notable" ou "en progression", mais aussi, autre critère, un accès suffisant de la population aux nouvelles technologies. Les pays choisis par Wolkswagen pour ses implantations devaient en outre être en bonne position dans le classement des affaires Doing business.

Le choix par Volkswagen des pays d’implantation de ses usines repose aussi sur la volonté de ses dirigeants de rajeunir le parc automobile de ces pays qui se sont, en conséquence, dotés par la suite d'une règlementation douanière limitant l’importation de véhicules vétustes. 

Cette stratégie choisie par le constructeur automobile, celle d'implanter des petites unités de montage, entre dans le cadre de la stratégie «Transform 2025+» visant à orienter l'action du groupe sur les nouveaux marchés émergents. Et ceux de l'Afrique subsaharienne sont particulièrement prometteurs, leurs marchés automobiles étant appelés à se développer.

Par Moussa Diop
Le 12/02/2020 à 16h18, mis à jour le 13/02/2020 à 11h30