Boubacar Tapsoba, maroquinier à Ouagadougou

VidéoLe cuir n'a plus de secret pour Boubacar Tapsoba, maroquinier artisanal à Ouagadougou, au Burkina Faso. Entre ses mains, les lanières deviennent cartables, chaussures ou vestes, au grand bonheur d'une clientèle toujours plus nombreuse.

Le 13/02/2022 à 08h04, mis à jour le 13/02/2022 à 08h07

Plus qu’un simple cadre de travail, l’atelier de maroquinerie artisanale de Boubacar Tapsoba se caractérise par la diversité de sa production qui associe cuir et pagne traditionnel tissé (Faso dan fani). Sacs, porte-documents, portefeuilles, chaussures, cartables etc. sont ici la manifestation même de l’identité artisanale du pays des hommes intègres.

«J’adore ce travail. Grâce à mes modestes revenus, j’ai pu construire mon propre habitat et fonder une famille. Je rends grâce à Dieu. J’en suis très heureux», se réjouit l’artisan.

Pour atteindre un tel niveau de savoir-faire, il lui a fallu une vingtaine d’années d’apprentissage du métier. D’abord au sein du village artisanal de Ouagadougou où il a passé dix années à se former, puis sept autres années à l’essai.

A l’image de son aîné, Ibrahim Tapsoba est fasciné par le cuir. Il se prépare, dans la perspective de vendre encore plus d’articles, à plusieurs mois du salon international de l'artisanat de Ouagadougou.

«C’est mon grand frère. Je le regardais travailler souvent et par la suite j’ai été conquis par l’apprentissage de ce métier. J’ambitionne plus tard de m’installer à mon propre compte», dit le jeune homme.

«J’espère pouvoir acquérir plus de connaissances pour pouvoir former des jeunes comme moi afin que nous puissions avancer ensemble», explique-t-il.

Et c’est avec cette ferme conviction qu’il espère s’installer plus tard à son compte, même si le secteur, hélas, connaît aussi des difficultés liées à l’écoulement des produits.

«Les gens se plaignent du coût de nos articles. (...) Si l’on veut voir de près, le cuir coûte assez cher sur le marché. Ce qui ne nous rend pas la tâche facile» explique l'artisan.

Secteur prioritaire de la vie socioéconomique du Burkina Faso, l’artisanat constitue le deuxième pourvoyeur d’emplois après l’agriculture et l’élevage. Il contribue pour plus de 30% au produit intérieur brut du pays et occupe en milieu rural comme urbain des millions de personnes.

Par Jean-Paul Windpanda Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 13/02/2022 à 08h04, mis à jour le 13/02/2022 à 08h07