Situation alimentaire au Burkina Faso: la confédération paysanne tire la sonnette d'alarme

VidéoFace à un déficit céréalier annoncé au Burkina Faso, la Confédération paysanne interpelle les nouvelles autorités à travers une analyse de la situation alimentaire.

Le 20/02/2022 à 10h29

Suite à une mauvaise campagne agricole enregistrée au cours de la saison 2021-2022, le Burkina Faso est en passe de faire face à un déficit céréalier. Selon la Confédération paysanne du Faso, 2,7 millions de personnes pourraient avoir besoin d’une assistance alimentaire d’ici le mois d'août 2022, soit 12% de la population globale. Un constat qui présage une situation alimentaire plus difficile dans les régions du Nord, du Centre-Nord, du Centre-Est et de l’Est, où les mauvais résultats de la campagne affectent 80% des exploitants agricoles.

«Les résultats de l’observatoire des exploitations familiales agricoles montrent que la campagne agricole 2021-2022 a été mauvaise sur l’ensemble du territoire et alarmante dans certaines localités», a déclaré Marc Gansoré, secrétaire général de la Fédération des associations des sociétés coopératives des professionnels agricoles du Burkina (FESCOOPA-B), membre de la Confédération paysanne du Faso.

Ces résultats, selon la Confédération, sont dus à plusieurs facteurs, notamment la sécheresse, la baisse de la pluviométrie, l’insécurité, la crise sanitaire et la flambée prohibitive des prix des produits pour les producteurs qui mettent à nu les défaillances de la politique agricole burkinabè. C’est pourquoi elle interpelle avec insistances les nouvelles autorités du pays, afin qu’au nom de la solidarité nationale, des mesures puissent être prises pour parer à la crise qui se fait déjà sentir dans certaines localités.

«Les producteurs saisissent cette occasion pour inviter les nouvelles autorités à prendre des mesures urgentes sur la situation alimentaire très précaire qui sévit déjà sur l’ensemble du territoire», a-t-il ajouté.

Parmi les mesure à prendre, la Confédération recommande la fourniture de vivres aux ménages vulnérables ainsi qu’aux agriculteurs déficitaires, la sécurisation de l’ensemble du territoire, le retour des personnes déplacées internes dans leurs localités et la mise en place d’un programme de réinstallation des producteurs déplacés également dans leurs localités d’origine.

Par Jean-Paul Windpanda Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 20/02/2022 à 10h29