Les Camerounais s'insurgent contre les nouvelles tarifications des transferts d'argent par mobile

VidéoLes opérateurs de téléphonie mobile qui exercent dans le domaine du transfert d'argent au Cameroun ont réajusté leurs tarifs suivant les instructions du gouvernement. Et malheureusement, les prix proposés ne sont pas à l'avantage des usagers qui crient à une augmentation vertigineuse.

Le 10/04/2022 à 16h56, mis à jour le 10/04/2022 à 17h06

L’information est connue depuis la fin de l’année 2021. La taxe sur les transferts d’argent a été fixée à 0,2% par la Loi des finances de 2022. Celle-ci est aussitôt entrée en vigueur, dès le 1er janvier de l’année en cours. Mais dans le souci de ménager leurs différents clients, les deux opérateurs de téléphonie mobile, MTN et Orange qui exercent dans ce domaine au Cameroun, ont chacun réajusté les prix suivant les instructions du gouvernement. 

Et malheureusement, les prix proposés ne sont pas du goût des usagers qui crient à une augmentation vertigineuse qui ne tient pas compte du niveau de vie des Camerounais. Pire, cette grille tarifaire a été conçue sans aucune consultation des défenseurs des droits des consommateurs. Ainsi, les retraits d’argent de 10.000 FCFA et 50.000 FCFA qui coûtaient avant le 1er janvier respectivement à 150 FCFA et 800 FCFA se font désormais à 200 et 1.000 FCFA.

La situation est plus tendue encore chez les tenanciers des call-box qui dénoncent cette méthode des opérateurs incriminés. Pour eux, MTN et Orange ont augmenté les frais des retraits et d’envois d’argent, mais ont par ailleurs baissé les frais des commissions qui leur permettaient de mener à bien leurs tâches. Toute chose qui ne profite qu’à ces deux opérateurs au détriment des facilitateurs indépendants qu’ils sont.

Pour rappel, les tenanciers de call-box, les call-boxeurs, comme on les appelle au Cameroun, sont les revendeurs des crédits de communication et facilitateurs des transactions financières entre les opérateurs de téléphonie mobile et les clients. Chacun s’installe à son propre compte après avoir souscrit aux formalités exigées par l’opérateur concerné.

Cette situation fait couler beaucoup d’encre au Cameroun et de nombreux usagers sont prêts à se désabonner des deux opérateurs si rien ne change d’ici quelques jours. Même constat chez les call-boxeurs qui menacent d’abandonner cette activité qui ne leur permet plus de gagner leur vie.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 10/04/2022 à 16h56, mis à jour le 10/04/2022 à 17h06