Libye: reprise des exportations du pétrole dans deux importants ports

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Le 13/07/2022 à 12h17, mis à jour le 13/07/2022 à 12h17

La Compagnie nationale de pétrole libyenne (NOC) a annoncé mercredi la reprise des exportations de brut depuis deux terminaux, trois mois après le début d'un blocus pétrolier sur fond de crise politique.

Dans un communiqué, la NOC a fait état de la «levée de l'état de force majeure sur les terminaux de Marsa Brega et Zouetina», dans le nord-est du pays. «Le tanker Ebla est en route pour aller charger des hydrocarbures», a-t-elle ajouté.

Invoqué dans des circonstances exceptionnelles, l'état de «force majeure» permet une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraison de pétrole.

Fin juin, la NOC avait déploré des pertes de plus de 3,5 milliards de dollars en raison des fermetures forcées depuis mi-avril de sites pétroliers majeurs, dont Marsa Brega et Zouetina, décrétant l'état de force majeure pour certains d'entre eux.

«Au cours des derniers jours, des contacts avec les gardes des installations pétrolières et le président de la commission de l'énergie au Parlement (...) ont abouti à la conviction qu'il est nécessaire de reprendre les exportations d'hydrocarbures», a déclaré le patron de la NOC Mustafa Sanalla, cité dans le communiqué.

Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et minée par les divisions entre l'Est et l'Ouest, la Libye, dotée des réserves les plus abondantes d'Afrique, est en proie à une grave crise institutionnelle.

Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis mars: l'un basé à Tripoli et dirigé par Abdelhamid Dbeibah depuis 2021 et un autre conduit par Fathi Bachagha et soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est.

Six champs et terminaux pétroliers ont été fermés de force mi-avril par des groupes proches du camp de l'Est, réclamant le transfert du pouvoir à Bachagha.

Le secteur névralgique de l'énergie fait en outre l'objet d'une querelle entre le patron de la NOC, interlocuteur de choix des partenaires étrangers, et le ministre du Pétrole et du gaz du gouvernement Dbeibah, Mohamad Aoun.

Pendant des mois, Aoun a tenté sans succès de limoger Sanalla. Mercredi, des médias locaux ont fait état de son remplacement par le banquier Farhat Bengdara, citant un décret signé par Dbeibah. L'information n'a pas été confirmée de source officielle.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 13/07/2022 à 12h17, mis à jour le 13/07/2022 à 12h17