«Après l'expiration des 72 heures et la perte de plus de 16 milliards de dinars libyens (environ 3,59 milliards de dollars, ndlr), la NOC a décidé de déclarer l'état de force majeure» sur les installations du golfe de Syrte (nord), a souligné la compagnie dans un communiqué.
Lundi, elle avait averti qu'elle serait forcée de recourir à la «force majeure» dans un délai de trois jours si la production et l'exportation ne reprenaient pas dans les terminaux du golfe de Syrte.
Invoquer «l'état de force majeure» permet de libérer l'entreprise de ses obligations contractuelles tout en l'exonérant de toute responsabilité du fait de leur inexécution.
«Nous sommes contraints de déclarer la force majeure sur les terminaux d'al-Sidra (est) et de Ras Lanouf (est) et sur le champs d'al-Fil» (sud), a précisé le patron de la NOC Mustafa Sanalla, cité dans le communiqué.
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Selon la NOC, la production a «fortement chuté» et les exportations tombées entre «365.000 et 409.000 b/j, soit une perte de 865.000 b/j» par rapport à la production moyenne d'avant la crise. A cela s'ajoute des pertes de 220 millions de m3 de gaz quotidiennement, pourtant nécessaires à l'approvisionnement du réseau électrique.
La baisse de la production de gaz participe aux coupures d'électricité chroniques que le connait la Libye actuellement et qui durent une douzaine d'heures quotidiennement.
Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et minée par les divisions entre l'Est et l'Ouest du pays, la Libye, dotée des réserves les plus abondantes d'Afrique, est en proie à une inextricable crise institutionnelle.
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Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis mars: l'un basé à Tripoli et dirigé par Abdelhamid Dbeibah depuis 2021 et un autre conduit par Fathi Bachagha et soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est.
Plusieurs champs et terminaux pétroliers ont été fermés de force mi-avril par des groupes proches du camp de l'Est, réclamant le transfert du pouvoir à Bachagha.
Le patron de la NOC a mis e garde jeudi contre «l'exploitation du secteur pétrolier, le gagne-pain des Libyens», comme argument de pression politique.