L’Inde ne souhaite pas se faire distancer davantage par la Chine, la Russie et la Turquie qui se distinguent ces dernières années par leur politique tournée vers l’Afrique. Et ce, d’autant que comparativement à ces pays, elle compte des liens historiques avec le continent, notamment avec les pays d’Afrique de l’Est et australe où de fortes diasporas indiennes sont historiquement présentes.
Et en marge de la 17e édition du conclave de la Confédération de l’industrie indienne (CII) et de la Banque indienne d’import-export (Exim Bank of India) sur le partenariat Inde-Afrique, l'Inde a affiché ses ambitions.
Pour cette édition, une quarantaine de ministres représentant 17 pays africains (Nigéria, Ethiopie, Ghana,Cameroun…) ont fait le déplacement. Il faut le souligner, l’Inde est devenue un partenaire économique stratégique pour l’Afrique. Et la crise du Covid-19 a braqué les projecteurs sur le second pays le plus peuplé au monde qui est à l’origine des premiers vaccins utilisés en masse en Afrique via le programme Covax.
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Et au-delà, l’Inde, qui a des relations historiques avec l’Afrique, est depuis quelques années un partenaire économique de premier plan. D’ailleurs, au terme de l’exercice 2020-2021 (1er avril 2020 au 31 mars 2021), les échanges commerciaux entre l’Inde et l’Afrique ont enregistré un niveau record en atteignant 89,5 milliards de dollars, contre 56 milliards de dollars, lors de l’exercice précédent, affichant ainsi une forte hausse de 60%. L’Inde est ainsi le second partenaire commercial de l’Afrique, derrière la Chine.
«Ce niveau a été atteint grâce notamment au système de préférences tarifaires en franchise de droits (DFTP) lancé par l’Inde en faveur des pays les moins avancés (PMA), qui a étendu les exemptions douanières à 98,2% du total des lignes tarifaires indiennes. Jusqu’à présent, 33 pays africains ont été autorisés à bénéficier des avantages de ce régime», a annoncé le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar à l’ouverture à la 17e édition du conclave de la Confédération de l’industrie indienne (CII) et de la Banque indienne d’import-export (Exim Bank of India) sur le partenariat Inde-Afrique.
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L’Inde importe du continent surtout des hydrocarbures (pétrole et gaz) et des matières premières (or, cuivre…) et exporte des produits pharmaceutiques, des produits chimiques, la consultation numérique, etc. Le pétrole et l’or sont de loin les principaux produits importés du continent. Et les principaux fournisseurs de l’Inde sont le Nigéria (pétrole), le Mali, le Ghana, le Burkina Faso et la Guinée (or).
Et afin de booster ses relations commerciales avec le continent, l’Inde accorde des avantages à de nombreux pays du continent. Ainsi, en plus du système de préférence tarifaire en franchise de droits accordé à ces 33 pays du continent, considérés comme les moins avancés, l’Inde a aussi accordé des lignes de crédit d’une valeur globale de 12,26 milliards de dollars aux pays africains. Ce qui a tendance à favoriser les échanges entre les deux parties.
En ce qui concerne les investissements, l’Inde affiche des engagements cumulés s’établissant à 74 milliards de dollars sur la période 1996-2021, ce qui la place parmi les 5 premiers investisseurs en Afrique. Des investissements qui bénéficient particulièrement aux pays d’Afrique de l’Est et australe.
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Les entreprises indiennes sont particulièrement présentes dans les secteurs pharmaceutiques, des télécoms, automobiles, sidérurgie (ArcelorMittal), mines et minéraux rares (Vedanta Resources, Coal India, Varun Industries…), chimie… Ainsi, l’opérateur indien Bharti Airtel est présent dans plus de 15 pays africains et y compte plus de 80 millions de clients.
Et avec la mise en place de la Zone de libre-échange africaine (Zlecaf), l’Inde encourage l’implantation de ses entreprises sur le continent. D’ailleurs, de nombreux acteurs indiens ont multiplié les annonces d’implantations au cours de ces dernières semaines. En mai dernier, c’est le géant mondial des vaccins Serum Institute of India qui a annoncé son intention de s’implanter dans deux pays africains, citant l’Afrique du Sud et le Rwanda. Ce géant indien qui a livré des millions de doses de vaccins anti-Covid-19 lorsque la pandémie faisait des ravages, fabrique plus de 1,5 milliard de doses de vaccins par an. Tout dernièrement, c’est Hindustan Aeronautics Limited Tejas (HAL Tejas) qui a annoncé l’implantation d’une unité d’assemblage d’avions de chasse légers en Egypte.
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Partant, et afin d’accroître davantage les échanges commerciaux entre l’Inde et l’Afrique, le secrétaire d’Etat indien au Commerce, BVR Subrahmanyam, a plaidé pour le lancement de négociations devant aboutir à un accord de libre-échange entre l’Inde et l’Afrique. «Le moment est venu pour l’Inde et l’Afrique de commencer à discuter d’un partenariat économique global ou un accord de libre-échange. Ce serait un accord gagnant-gagnant pour les deux parties», a souligné BVR Subrahmanyam.
En attendant, l’Inde poursuit aussi sa présence diplomatique au niveau du continent, histoire d’élargir un peu plus son influence en Afrique où elle peut compter sur une longue histoire d’échanges et une diaspora de plus de 3 millions d’Indiens en Afrique. En 2018, le Premier ministre Narendra Modi, qui entamait une tournée africaine, avait déclaré: «Nous avons combattu la colonisation, ensemble. Nous allons nous battre pour la prospérité, ensemble». Il avait annoncé l’ouverture de 18 nouvelles représentations diplomatiques au niveau du continent, alors que le pays comptait déjà 30 ambassades.