Le gouvernement congolais a procédé mercredi au dépouillement des candidatures d'une dizaine de sociétés et consortiums qui ont manifesté leur intérêt pour trois blocs de gaz méthane identifiés dans ce lac, à la frontière entre la RDC et le Rwanda.
Le ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, a fait savoir qu'il visait une "signature des contrats de partage de production d'ici fin octobre".
Ce délai "va à l'encontre de la procédure de vérification requise par la loi congolaise", a protesté Greenpeace Afrique dans un communiqué.
"La loi prévoit un long processus d'évaluation et de vérification après la réception des premières manifestations d'intérêt et le dépôt des offres", précise dans le texte Irène Wabiwa, responsable internationale de la campagne pour les forêts du Bassin du Congo chez Greenpeace Afrique.
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"Exécuter correctement ces exigences en seulement deux semaines est une mission impossible", assure-t-elle.
Selon la responsable, "un processus précipité est une invitation ouverte à piller le peuple congolais et les écosystèmes dont il dépend, tout en enrichissant rapidement une élite écocide".
L'appel d'offres pour les trois blocs gaziers avait été lancé fin juillet, en même temps que pour 27 blocs pétroliers. Le dépôt des candidatures pour ces derniers se poursuit jusqu'au 29 janvier.
Budimbu a assuré mercredi que le processus d'appel d'offres allait demeurer "public, transparent, impartial et concurrentiel" et qu'"aucun acte de corruption ne serait toléré".
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Comme pour les blocs pétroliers, Greenpeace affirme, pour le déplorer, qu'"aucune évaluation environnementale stratégique de la décision de mettre aux enchères les droits pétroliers et gaziers n'a été réalisée à ce jour, comme l'exige la loi congolaise".
"Trois des appels d'offres du ministère, dont celui concernant les blocs du Kivu, comportent des anomalies procédurales flagrantes", assure l'ONG.
Le gouvernement de RDC assure qu'il veillera au respect de l'environnement, mais ses projets pétroliers et gaziers sont vivement critiqués, notamment par Greenpeace, qui met en garde depuis plusieurs mois contre les conséquences catastrophiques qu'elle pourrait avoir sur les communautés, la biodiversité et le climat car touchant notamment un complexe forestier riche en tourbières.