Egypte: le gouvernement ferme les locaux de l'Institut français de sondages Ipsos

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Le 17/07/2017 à 19h21, mis à jour le 17/07/2017 à 19h22

Ipsos dérangeait visiblement les autorités du Caire qui l'ont sommé de fermer ses locaux pour des raisons de sécurité-incendie. Cependant, la branche égyptienne de l'institut de sondages n'était pas en odeur de sainteté auprès du gouvernement, pour des raisons économiques, mais surtout politiques.

Un peu plus d'un mois après la fermeture de plusieurs sites internet, le gouvernement égyptien semble avoir de nouvelles cibles. Les locaux d'Ipsos Egypte ne respectent pas les normes d'incendie. Une aussi bonne raison pour fermer la branche au Caire de l'institut de sondage français ne s'invente pas. Mais, selon Radio France internationale (RFI), Ipsos était dans le collimateur depuis quelque temps. 

Il y a deux ans, la Chambre de l'industrie des médias l'accusait déjà de favoriser les chaînes étrangères concernant les mesures d'audience qu'il effectue périodiquement. Le marché de la publicité audiovisuelle est évalué à 200 millions d'euros. Ces médiamétries conditionnent les revenus engrangés par les télévisions et les radios du pays. 

Néanmoins, en filigrane, il y a une raison politique dans les reproches faits à Ipsos, puisque les chaînes étrangères en question qui seraient mieux suivies par les Égyptiens ne sont pas favorables au régime d'Abdelfattah Al-Sissi. Il s'agit notamment d'Al-Sharq, une télévision basée en Turquie et qui est un grand soutien des frères musulmans. Al-Jazeera, la chaîne qatarie dont on connaît l'inimitié pour le gouvernement est aussi parmi les mieux suivies. Tout cela n'est pas pour faire plaisir aux responsables égyptiens.

Pour couronner le tout, le ministère de l'Intérieur a évoqué dès raison beaucoup plus graves, parlant d'atteinte à la sécurité nationale. Il a même invité ses compatriotes à se méfier des instituts de sondages d'opinions étrangers. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 17/07/2017 à 19h21, mis à jour le 17/07/2017 à 19h22