France: cette nigériane est la femme la "plus recherchée" par la police

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Le 18/10/2019 à 08h30, mis à jour le 18/10/2019 à 08h37

La femme la plus recherchée en France est Jessica Edosomwan, une Nigériane accusée dans une affaire de traite des êtres humains et proxénétisme aggravé, et l'un des 18 visages des "Most wanted criminelles" d'Europol.

Née en 1993, Jessica Edosomwan est la seule personne manquante dans cette tentaculaire affaire, qui sera jugée en France, à Lyon (centre-est), à partir du 6 novembre.

Vingt-six personnes ont été interpellées et mises en examen dans le cadre du démantèlement d'un réseau de prostitution contrôlé par un pasteur nigérian vivant à Montpellier (sud), qui exploitait une soixantaine de femmes en France.

Elles ont depuis été prises en charge par des associations.

Jessica Edosomwan était une "mama" de ce réseau, a expliqué à l'AFP Jacques Croly Labourdette, patron de la brigade nationale française de recherche des fugitifs. La "mama", "s'occupait des filles" mais avait aussi pour mission de prospecter au Nigeria, dans la région de Benin City, pour trouver de nouvelles recrues. Celles-ci étaient acheminées en France clandestinement, via la Libye.

Arrivées en France, elle se voyaient assigner une dette de 50.000 à 60.000 euros et devaient se prostituer à Lyon, Nîmes (sud) ou Montpellier dans des camionnettes. Pour assurer leur emprise, les proxénètes menaçaient les prostituées de représailles sur leurs familles au pays.

Elles étaient également soumises à un "rite vaudou", le "juju", qui était "terrible pour elles, bien plus que les menaces", selon le patron de la brigade.

Jessica Edosomwan s'occupait aussi du transfert et blanchiment d'argent au Nigeria.

En lançant cet appel à témoin via les "most wanted" d'Europol, les enquêteurs français espèrent obtenir de nouveaux renseignements. La jeune femme pourrait en effet se trouver au Bénélux, en Italie où en Allemagne où existent des réseaux similaires.

Lors du premier coup de filet des enquêteurs de l'Office central français pour la répression de la traite des êtres humains en septembre 2017, 16 premières personnes avaient été interpellées à Lyon, au Havre (nord-ouest), à Nîmes mais aussi au Portugal et en Italie.

Après 15 mois d'enquête, les policiers français avaient estimé que l'argent récolté par le réseau, entre 100.000 et 150.000 euros par mois, repartait très rapidement vers le Nigeria. La "tête de réseau", le pasteur, possédait également plusieurs biens immobiliers à Lyon et au Nigeria, selon une source policière.

Dans son rapport annuel présenté en juillet, le service de renseignement criminel de la police nationale française constatait "l'implantation durable des filières étrangères: Nigeria, Roumanie, Chine et Brésil" dans la prostitution en France.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 18/10/2019 à 08h30, mis à jour le 18/10/2019 à 08h37